samedi 29 novembre 2014

Du plomb dans la tête (2013)

Avec Du plomb dans la tête, Walter Hill revient aux affaires avec son genre de prédilection le Buddy-Movie, dont il est également l'instigateur avec 48 Hrs. Ce long-métrage est l'adaptation de la bande-dessinée Française éponyme écrite par Alexis "Matz" Nolent et illustré par Colin Wilson.

À La Nouvelle-Orléans, un tueur-à-gages du nom de James Bonomo, surnommé "Jimmy Bobo", à pour règle de ne jamais tuer d'innocent "Ni Femme, ni enfant". Après l'exécution d'un contrat, il laisse derrière lui un témoin vivant. Lorsqu'un inspecteur de police venu tout droit de Washington arrive en ville pour rejoindre son coéquipier et suivre une nouvelle piste sur une ancienne affaire, il découvre que celui-ci a été tué. Bien-sûr tout les indices accusent Jimmy et son partenaire venant juste d'être assassiné, Louis. Pour trouver le commanditaire de ses meurtres, le flic et le tueur-à-gages vont être forcés de faire équipe…

Quelle déception ! Le retour de Walter Hill sonne comme un aveu d'échec, pourtant Du Plomb dans la tête avait tout les éléments pour me faire aimer ce film, un Sylvester Stallone dans un rôle sur mesure, ce coté "revival 80's"… Mais voilà, il manque un détail pour me faire réellement savourer ce métrage.

Intégrale de la bande-dessinée
disponible chez Casterman
Le problème Du Plomb dans la tête est sa rigueur narrative aux oubliés absents. Bien-sûr, ce défaut est compensé par un duo fonctionnant plutôt bien, Walter Hill maîtrise parfaitement le Buddy-Movie mais à coté de ça, le spectateur doit supporter des méchants de pacotille - Sauf Keegan le mercenaire.

L'intrigue reste classique et n'est finalement qu'un simple prétexte, dommage quand on choisit une orientation polar. La bande-dessinée à une approche différente, contenant des dialogues à la manière d'un Quentin Tarantino et une fuck-off attitude tranchante.

Mais le véritable gouffre est lorsque l'on fait une rétrospective de la filmographie du cinéaste :

48 Hrs est la référence en matière de Buddy-Movie, ici le duo fonctionne mais nous sommes loin du tandem Nick Nolte / Eddy Murphy. Extrême Préjudice sous ses allures de polar musclé avait un semblant de dramaturgie, qui nous permettait ainsi de nous intéresser au sort des différents protagonistes, chose dont nous nous soucions peu dans ce long-métrage. Et je ne parlerais ni du Bagarreur et de Driver Walter Hill à toujours oeuvré sur les B-Movie, de manière structuré et aboutit malheureusement ce sont des éléments que nous ne retrouvons pas dans Du Plomb dans la tête. En fait à part le duo, rien ne fonctionne vraiment, malgré sa courte durée le long-métrage n'est pas spécialement bien rythmé… On ne s'ennuie pas mais le spectateur a plus l'impression d'être devant un épisode de série télévisée à la façon des Experts / C.S.I ou N.C.I.S : Enquêtes spéciales, sauf qu'ici on a - heureusement - des head-shot et Sylvester StalloneEt que dire de cette storyline père & fille assommante au possible et convenue, servant de cache misère à un scénario ne parvenant pas à aller à l'essentiel avec au moins un peu d'idée neuve.

Quant à notre fameux tandem de choc, l'officier Taylor Kwon assure le coté homme de loi pour apporter un certain penchant moralisateur au duo. Leur association est plutôt réussi en opposition presque constante, nous offrant des chamailleries où Jimmy Bonomo a souvent des arguments musclés lui faisant prendre le dessus systématiquement. Comme à l'accoutumé dans les Buddy-Movies, ce conflit de pensées fait que nos deux héros ne peuvent pas évoluer l'un sans l'autre.



Pour la forme c'est un autre monde ! Déjà pas d'utilisation d'un CinémaScope conférant un aspect télévisé cheapos. Le tournage entièrement tournée aux États-Unis, nous donne souvent l'impression d'être devant un Direct-To-Video de Steven Seagal en Roumanie… Ça fait mal au coeur quand on sait que l'homme derrière la caméra est Monsieur Walter Hill en personne. Après c'est violent, sanguinolent et sans pitié avec des effets "choc"… Mais où est donc passé ce grand cinéaste qui nous faisait rêver avec le final de Sans retour, l'introduction de 48 Hrs ou bien les gun-fights du Dernier recours ?! L'action est lisible mais celle-ci est filmé sans aucune conviction, se limitant rapidement à du champ contre champ où du plan séquence. On retiendra véritablement une des rares réussites du réalisateur, une exécution sans concession à laquelle se livre Keegan dans un bar aux apparences paisibles… Pour le reste, aucun effort n'est fourni sur le montage et cinq minutes après le générique de fin, le spectateur ne se souvient d'aucune scène !


Heureusement, les comédiens s'en sortent. Sylvester Stallone est juste, même si l'acteur se contente de reprendre un rôle à mi-chemin entre l'Assassin ou l'Expert. Sly en impose facilement grâce à son magnétisme et son coté badass, "Jimmy Bobo" est un tueur-à-gages aux méthodes musclés, à qui il ne faut pas venir chercher des embrouilles. 

Thomas Jane (The Punisher, Scott Pilgrim) devait à l'origine jouer son co-équipier, finalement son personnage fut attribué à Sung Kang (Fast and Furious : Tokyo Drift), suite à la demande du producteur Joel Silver, ce dernier voulant un comédien étranger pour toucher un large public. L'acteur apporte un capital jeunesse, moderne et sympathie possédant une cool-attitude évidente à l'écran. Quant à Keegan le mercenaire, ce dernier est incarné par Jason Momoa, à fond sans son rôle de pourriture féroces aux méthodes tordus, croyant avoir des principes, sa rivalité avec Sylvester Stallone fonctionne plutôt bien. Le reste du casting est mauvais dont un Christian Slater qui cachetonne allègrement…

Qu'on se le dise Du Plomb dans la tête n'est pas cette oeuvre à la sauce 80's vendue par certains, Walter Hill nous offre malheureusement un pétard mouillé. Seul point positif, le tandem de choc qui fonctionne bien à l'écran. A voir si vous êtes un inconditionnel de "l'étalon Italien" ou si vous voulez passer une soirée détente devant la télévision sans prise de tête.

Affiche Japonaise

mercredi 26 novembre 2014

Cop Land - Version Cinéma (1997)


Cop Land de James Mangold est l'un des grands polars des années 90, malheureusement ce long-métrage est assez méconnu du grand-public, sorti dans l'indifférence la plus totale à son époque aux États-Unis et en France. Véritable succès d'estime, dont les cinéphiles ont su apprécier cette oeuvre écrite et mise-en-scène par son cinéaste, signant ici son deuxième film - Son premier étant Heavy avec Liv Tyler.  

Dans le New Jersey, la petite bourgade de Garrison abrite les familles des policiers de New-York, ainsi ses habitants font dicter leur loi. Cette ville de banlieue surnommée "Cop Land", sert donc de cité-dortoir aux policiers du NYPD. Freddy Heflin, le shérif local, a toujours rêvé d'être l'un de ces flics de la Grosse Pomme, malheureusement ce dernier est sourd de l'oreille droite l'empêchant de réaliser son but. Un jour, un jeune officier de police surnommé "SuperBoy" commet une grave bavure, tuant par erreur deux afro-américains. Refusant de laisser plonger leur collègue, les résidents le couvrent et le font "disparaître" de la circulation. Mais la tension monte lorsque Moe Tilden des Affaires Internes est dépêché sur place, celui-ci soupçonne rapidement la mise-en-scène policière, et s'efforce de rallier le shérif Freddy à son enquête. Fatigué, et résigné ce dernier adopte une attitude passive, entre son amour secret pour la femme qu'il aime, son admiration pour les hommes habitant sa ville et la justice dont-il est le représentant local.

James Mangold écrit et réalise un véritable western urbain et moderne : L'histoire, les personnages, les situations, les enjeux… Tous ses éléments sont issues des grands classiques du genre, transposer dans le conteste contemporain. Nous assistons donc à un mélange entre Le train sifflera trois fois (Le shérif seul à s'ériger contre les mauvais au sein de sa petite bourgade) et 3H10 pour Yuma (un court passage final de deux minutes à la fin, quand Freddy se fait garde du corps de "Superboy".)


Cop Land est un excellent polar prenant plaisir à montrer un visage bien sombre de ces policiers du NYPD voulant chacun leur part du gâteau. Si cet angle ne propose rien de bien nouveau et semble aussi vieux que le genre lui-même, en revanche il est sublimé par un traitement réaliste prenant le temps de développer les différents protagonistes au détriment d'une enquête ne servant finalement de prétexte pour mettre en exergue ce cercle vicieux dans lequel ces hommes sont tombés. Ce long-métrage réussi à mettre à vif cette réalité gangrené de l'intérieur où la justice est devenue obsolète, les uns serrant les coudes pour leurs avantages, les autres empêtrés dans leur paperasse et impuissant de changer les choses.

Car les agents du NYPD sont protégés par leur supérieur hiérarchique, celui-ci négocie des havres de paix financé par la mafia de l'autre côté de l'Hudson River. Cette corruption à grande échelle est ajustée au millimètre près, à tel point que les policiers ferment les yeux sur les différents trafics de la pègre en contrepartie l'organisation offre des terrains et des crédits à 0% d'intérêt, c'est ainsi que la ville de Garrison c'est bâtie, créant une communauté intouchable.

Le spectateur est pris à témoin dans cette histoire, ou cette corruption généralisée au sein de la police de New-York existe depuis de nombreuses années. Et dès l'introduction, nous assistons à l'incident qui mettra le feux au poudre. Une bavure ou un jeune policier héroïque surnommé "SuperBoy" est mise en cause, et dont sa hiérarchie tente de camoufler les faits en inventant des preuves, bien-sûr l'excitation de la nuit sur le pont et des témoins peu docile feront échouer leurs plans, et ainsi ils feront croire à une tragédie humaine. S'en suit une lente - mais intense - intrigue en suspense et tension. Les affaires internes seront de la partie, les relations conjugales exploseront en vole et les anciennes combines remonteront également à la surface. On ressent tout le long de Cop Land cette animosité existante depuis des années, prête à éclater et qui attendait juste une étincelle. Ces différentes intrigues secondaires et personnelles enrichissent ce côté dramatique en rendant captivant ce récit.

Dans cette ville forteresse, une pauvre âme en peine est placée là pour faire illusion, le héros du récit Freddy Heflin. L'homme est un dépressif, un shérif "endormi" prenant peu à peu conscience qu'il a trop fermé les yeux. Cop Land montre une analyse intéressante, ce sont les hommes seuls, sans attaches qui n'ont rien à perdre et peuvent aller jusqu'au bout alors que les autres vont jusqu'à vendre leurs morales pour protéger leurs biens, leurs familles…

Du coté de la mise-en-scène, James Mangold prouve qu'il est un cinéaste confirmé pour son second long-métrage. Sa réalisation reste sobre et efficace, celui-ci est à l'aise avec les séquences intimistes (les nombreux dialogues avec Sylvester Stallone) que l'action (La course poursuite). Quant à cette conclusion où les tensions explosent, celle-ci est digne des plus grands westerns, nous gratifiant même d'un duel final avec des effets de ralenti et sonore bien trouvés. Grâce à son metteur-en-scène, le spectateur arrive à capter la dimension humaine de ces personnages ambigus, que ce cadre de petite ville de banlieue dans laquelle ils évoluent.    

Outre son scénario passionnant l'autre grosse plus-value réside dans son excellent casting. En raison d'un budget assez restreint, les comédiens ont considérablement  réduit leur cachet.

Apres avoir hésité entre John Travolta, Tom Hanks & Tom Cruise, James Mangold prend le pari de mettre Sylvester Stallone en tête d'affiche. Rôle à contre emploi pour l'Action-Star, ce dernier est juste dans son jeu mettant en valeur ses talents d'acteur, il devient vraiment émouvant et très touchant, on ressent alors le désarroi et la mélancolie. Son changement physique est impressionnant, celui-ci a prit 18,1 kilos pour se mettre dans la peau de son personnage. En 2008,  le comédien avoua avoir eux du mal à obtenir des rôles pendant huit années, Cop Land a fait du mal à sa carrière en raison des chiffres en deçà des attentes élevées qui avaient été fixées, et des hésitations des producteurs pour savoir s'il sortirait des films d'actions pour interpréter des protagonistes plus dramatiques. Comme l'acteur l'explique dans l'émission de radio Opie and Anthony : "Le début de la fin, pendant huit ans".

Affiche Japonaise
Face à lui, la crème de chez Martin Scorsese : Ray Liotta en policier abusant de drogue, un peu en marge dans cette bourgade et qui aimerait prendre la diagonale illustrée par une scène centrale importante, certainement l'un de ses meilleurs rôles depuis Les Affranchis. Le grand Harvey Keitel excellent en chef de bande qui mène ses hommes à la baguette, l'acteur est dans son registre habituel qu'il maîtrise à la perfection, suffit d'un regard de sa part pour comprendre qui faut pas venir le chercher. Quant à Robert De Niro, celui-ci est en retrait et ses face-à-face avec Sylvester Stallone sont des éléments clés de Cop Land. Dans rôles mineurs sont convaincant comme Robert Patrick, Peter Berg et de nombreux comédiens de la série HBO, Les Sopranos.

Pour son second long-métrage James Mangold signe avec Cop Land un récit passionnant d'un bout à l'autre. Son casting quatre étoiles est l'une des valeurs sûres du métrage. Certainement l'un des meilleurs polars de la décennie des 90's, malheureusement trop méconnu encore à ce jour.

lundi 3 novembre 2014

One Piece : La descente de Luffy ! La grande aventure sur la mer inexplorée.

L'an 2000 est l'année de la sacralisation pour One Piece. La série télévisée atteignait sa vitesse de croisière avec sa première année de diffusion, dans les salles obscures One Piece : Le film sort au cinéma lors du Tôei Anime Fair avec le long-métrage de Digimon Adventure - Notre jeu de guerre du talentueux Mamoru Hosoda. 

Suite au succès inattendu du manga d'Eiichiro Oda, Tôei Animation diffuse le 20 Décembre 2000 sur Fuji TV, le premier TV Spécial : One Piece : La descente de Luffy ! La grande aventure sur la mer inexplorée. Cet opus inédit se déroule après l'épisode 52 soit pendant l'arc de Logue Town.

Alors que le Vogue Merry navigue tranquillement sur la mer, chaque membre d'équipage vaque à ses occupations, Luffy s'initie à la pêche. Chanceux comme à l'accoutumer, il attrape une grosse prise : Un trou dans l'océan. Devant cet étrange fait de la nature et des indices indiquant un éventuel trésor, Nami décide d'explorer ce mystérieux phénomène climatique. Accompagnée de Sanji & Usopp, la navigatrice descend dans cette fameuse brèche grâce à un tonneau sous-marin de fortune. Mais une fois arrivée au fond du gouffre, ils découvrent une île souterraine frappée par une étrange malédiction, c'est à ce moment là qu'ils se font attaquer par un monstre marin, le Vogue Merry se retrouve alors aspiré par le courant et tombe sur cette créature gigantesque. L'équipage au Chapeau de Paille, va devoir faire face à l'étrange fantôme d'un pirate revanchard et à une ribambelle de monstres plus effrayants les uns des autres…


L'histoire de ce TV spécial est signée Junki Takegami (City Hunter, Maison Ikkoku), un habitué de l'équipage au Chapeau de Paille. Ce scénariste est l'un des show-runners sur les cent quatre-vingt cinq premiers épisodes de la série télévisée. Soyons honnête, l'intrigue principale ne bouleversera pas l'univers de One Piece, le spectateur se retrouve devant un long épisode de soixante minutes.


One Piece : La descente de Luffy ! La grande aventure sur la mer inexplorée, à une ambiance beaucoup plus sombre, violente qu'à l'accoutumer dégageant un côté anxiogène.

L'île souterraine ou atterrisse nos amis est délabrée,  ses quelques habitants sont apeurés à l'approche des pirates. Car depuis dix ans, le village est en proie à des attaques de monstres qui ont été libérés lorsque le capitaine Joke a exploré un sanctuaire souterrain à l'intérieur de la Montagne Sacré. 

Un garçon du nom d'Hamu a perdu sa mère tuée lors du pillage du bourg local par l'équipage du fameux pirate sanguinaire, depuis ce jour, il déteste les flibustiers. Après cet événement funeste, Meroie une habitante de l'île veille sur lui, mais le jeune enfant garde espoir en envoyant des messages dans de nombreuses bouteilles, en espérant que des gens extérieurs puissent leur venir en aide pour se débarrasser des gigantesques créatures. 



Ironie du sort, ce sont finalement des pirates qui viennent aux secours à ces villageois démunis. Meroie raconte à Zoro Roronoa & Luffy le passé tragique d'Hamu. Le Chapeau de Paille sermonne le jeune garçon de ne pas chercher à se venger, mais plutôt d'essayer de protéger son village comme sa mère le faisait autrefois. Le spectateur remarquera que la jolie tutrice n'est pas insensible au charme de l'escrimeur à trois sabres, n'hésitant pas à rougir à chacune de ses actions, mais quand le Don Juan de ses dames Sanji apparaît et l'invite "naturellement" à dîner, notre sabreur devient horriblement jaloux, pour notre plus grand plaisir.


L'équipage au Chapeau de Paille doit donc affronter le redoutable squelette du capitaine Joke. Ce pirate est décédé lorsque tout son équipage c'est mutiné contre lui, en le poignardant sauvagement dans le dos. Son esprit c'est alors retrouvé enfermé dans une chauve-souris dotée de parole et portant une boucle d'oreille. Les différentes parties de son corps sont conservés par les trois "Gardiens Sacrés", des monstres marins à l'allure terrifiante. Évidemment Luffy et ses amis combattent les créatures, s'en se douter que leurs morts réveillera ce redoutable ennemi. On notera d'ailleurs, que l'ancien flibustier est le premier mort-vivant à être apparu avant l'arrivé de Brook.

Contrairement au récit habituel de la franchise One Piece, Luffy n'affronte pas en duel singulier le pirate Joke. C'est Hamu, l'orphelin qui terrasse ce redoutable pirate - Bien évidemment grâce à un petit coup de main du Chapeau de Paille. Quand ce fantôme du passé redevient poussière ses dernières paroles sont : "J'aimerais avoir un équipage uni comme celui-ci".

Lors des adieux le jeune Hamu demande à Meroie, si elle connaissait le nom de leurs bienfaiteurs, sa tutrice lui répond "Qui s'en soucie… ils s'agit juste d'une bande de pirate."

Techniquement ce premier TV Spécial est dans la moyenne du début la série télévisée. L'aspect graphique est plutôt jolie avec de beaux décors aquarelles. Quant à l'animation, celle-ci reste tantôt moyenne, tantôt correcte, respecte parfaitement le cahier des charges lors des séquences d'affrontement contre les différents monstres marins.

L'un des monstres marins affrontant Sanji en mauvaise
posture, dans le cimetière marin.

Pour le casting vocal Japonais, nous retrouvons les habitué(e)s comme Hayumi Tanaka (Krilin dans Dragon Ball) pour le capitaine Monkey D. Luffy. Quant à Akemi Okamura (Kasumi Fujii dans Sakura Wars ), celle-ci interprète la navigatrice Nami, l'acteur Hiroaki Hirata (Sha Gojyo dans Saiyuki, le voyage en occident) prête sa voix à Sanji, Kappei Yamaguchi (Shinichi Kudo dans Detective Conan) est le peureux Usopp et enfin Kazuya Nakai (Hijitaka Tôshirô dans Gintama) est le sabreur à trois sabres, Roronoa Zoro.

Nous retrouvons également une jolie distribution pour les seconds rôles avec la présence de Minami Takayama (Conan Edogawa dans Detective Conan) pour le jeune Hamu, Ikue Othani (Pikachu dans Pokemon) pour sa ravissante tutrice Meroie, la comédienne interprétera quelques années plus tard dans One Piece, l'adorable Tony Tony Choper. Et l'emblématique méchant de ce TV Spécial, n'est autre que le grand Akio Otsuka (Batô dans Ghost in the shell, Snake de la saga Metal Gear), qui prêtera également sa voix dans le futur à Barbe Noire / Marshall D. Peach.

One Piece : La descente de Luffy ! La grande aventure sur la mer inexplorée ne brille pas par son intrigue, nous assistons à un long épisode télévisé, ne bouleversant aucunement pas la mythologie instaurée par d'Eiichiro Oda. A voir et à conseiller uniquement pour les aficionados de l'équipage au Chapeau de Paille.




dimanche 2 novembre 2014

Driver (1978)

B-Movie écrit, réalisé par Walter Hill, Driver est l'une des sources d'inspirations de nombreux cinéastes : De James Cameron pour son futur Terminator, en passant par Quentin Tarantino, et n'oublions pas Nicolas Winding Refn avec son fameux, Drive.

À la fin des années 70, la société Britannique EMI Films (Filiale cinématographique d'EMI Group) souhaite co-financer des longs-métrages Américains avec les grands studios d'Hollywood, pour cela la société s'octroie l'aide des producteurs Michael Deeley (Blade Runner, L'or se barre) & Barry Spikings (Du sang et des larmes). Driver - Tout comme Voyage au bout de l'enfer ou Le convoi - fait partie de cette association.

Lors de la phase d'écriture, Walter Hill envoie une copie de l'ébauche de son scénario à Raoul Walsh, le vétéran d'Hollywood lui donne alors son approbation. L'une des influences visuelles majeures du cinéaste pour ce long-métrage sont les oeuvres de l'artiste Edward Hopper.

Le rôle du pilote fut à l'origine destiné à Steve McQueen, malheureusement à cause de ses graves soucis de santé, le comédien ne peut pas participer au tournage, la production se tourne alors vers Ryan O'Neal (Love Story, Barry Lindon). Driver est le premier rôle Hollywoodien pour d'Isabelle Adjani, la comédienne avait refusé l'année d'avant de l'autre côté de minuit. Elle a accepté la proposition de Walter Hill, car celle-ci avait apprécié le précédent long-métrage du cinéaste, Le Bagarreur avec Charles Bronson

"Je pense que Walter Hill est merveilleux, il s'inscrit dans la grande lignée d'Howard Hawks. Son histoire est contemporaine, et très stylisée. Les rôles que Ryan O'Neal et moi interprétons, sont comme ceux d'Humphrey Bogart et de Lauren Baccall. Nous sommes deux joueurs dans l'âme, nous ne montrons aucune de nos émotions. Pour nous, parler coûte cher. Ici, je suis une femme mystérieuse ne possédant aucun nom, et je dois l'avouer c'est reposant de pas avoir une vie derrière soi. De cette manière je ne dispose pas d'élément pour creuser mon passée, tout ce que je sais : La vie est un jeu, et je suis une perdante. Je dois avoir un visage impassible face aux gens".


À la sortie d'un casino, une jeune femme - La Joueuse - est témoin d'un braquage effectué par deux gangsters qui parviennent à échapper à la police grâce à l'habilité du chauffeur de la voiture. Le Pilote - son vrai nom est inconnu - est un as de la conduite, aidant des malfaiteurs à faire des vols à main armé à Los Angeles, mais un policier vaniteux aux méthodes peu académique veut arrêter ce fameux "Cow-boy" moderne.

Moment de pur plaisir, ce Driver impressionne à tout niveau, scénario bien écrit, personnages charismatiques au possible avec un casting bien choisi et une réalisation mettant à l'honneur la conduite pure, sans fioritures, ici, c'est le bitume qu'on écorche sans artifice.  

Le spectateur se retrouve devant un véritable Western urbain. L'ambiance générale du long-métrage est vraiment audacieuse, véritable modèle d'épure rappelant Le Samouraï de Jean-Pierre Melville & Le Solitaire de Michael Mann. "Le  Pilote" fait penser au héros Melvillien, par son coté professionnel à toute épreuve et mutique". Dès le départ chaque protagoniste est réduit à sa fonction (Le Pilote, Le Détective, La Joueuse), les deux principaux allant se livrer une chasse sans merci, le gibier et le prédateur s'échangeant les rôles au fur et à mesures que le film avance. Walter Hill ne s'embarrasse pas d'une romance entre "La Joueuse" et du "Pilote" - D'ailleurs cela irait contre sa psychologie -, un plan de baiser fut tourné mais le réalisateur l'a coupé au montage. Du coup le cinéaste se concentre sur son histoire et déroule, avec un rythme soutenu, ne s'encombrant pas d'élément superflu. Au final le spectateur se retrouve devant une pellicule concentrée d'une heure vingt cinq de plaisir dont sa fin est pile-poil dans le ton de son oeuvre.


Affiche Thaïlandaise
Disons le, d'entrée de jeu quand on lance un film intitulé Driver, on s'attend à être au plus près de l'asphalte !. Pari réussi, Ici les bolides et leurs moteurs rugissent comme de beaux diables et l'impression de vitesse à l'écran est bien rendue. C'est la part belle faite aux jolies mécaniques, à part les quelques inserts sonores  minimalistes de Michael Small venant renforcer l'efficacité de certaines scènes comme celle du jeu du chat et de la souris lors de la course poursuite finale par exemple.

Les fameuses courses poursuites justement, Walter Hill les filmes avec le talent indéniable qu'on lui connait. Driver s'ouvre et se termine sur deux monstrueuses scènes de conduites qui sont certainement les meilleures du genre - Concurrençant aisément Bullit & French Connection -, le montage est un modèle d'efficacité rare et la séquence finale entre "Le Pilote" et le Mexicain est bluffante, ce duel chorégraphié d'une main de maître, avec ces voitures se rentrant dedans dans un espace réduit, sans aucune saccade. À noter L'ambiance urbaine et nocturne, est l'une des plus réussit, on a rarement vu mieux depuis.

En bonus, le cinéaste nous offre une petite scène d'embauche, ou "Le Pilote" pour prouver sa valeur va faire visiter à ses hôtes le moindre centimètre carré d'un parking sous-terrain, abîmant au passage la carrosserie d'une Mercedes qui en a sous le capot.


Les différents comédiens sont à leur place et donnent le change avec panache. Ryan O'neal est juste parfait en "Pilote", on y croit dès le début, est froid, méticuleux et sur de lui. Son personnage sans faille, n'hésite jamais une seconde. Isabelle Adjani est excellente en beauté froide, comme les autres acteurs, elle ne parle pas beaucoup mais sa présence est envoutante. Bruce Dern (The Cow-boy, Django Unchained) en policier prêt à tout pour arrêter son fameux "Cow-boy" des rues de Los Angeles. Son rôle est proche de celui de Sterling Hayden dans Chasse au gang d'André de Toth.

Bizarrement Driver est un long-métrage assez peu connu en France, uniquement du cercle des amateurs de Polar 70's. L'histoire très simple, reste captivante de A à Z notamment grâce à la mise-en-scène de Walter Hill, qui, avant Michael Mann, filmait déjà mélancoliquement les grandes métropoles Américaines. Une véritable découverte, à voir d'urgence pour tout amoureux des B-Movie !.