jeudi 30 octobre 2014

Iron Man (2008)

Iron Man est le premier long-métrage financé par Marvel Studios (avec l'aide de Paramount) s'inscrivant dans le Marvel Cinematic Universe : Phase I - Qui nous dévoilera d'autres super-héros à travers leurs propres films comme : L'incroyable Hulk, Thor, Captain America - First Avenger et la sacralisation de cette première étape avec Avengers.

En Avril 1990, Universal Studio achète les droits pour sortir Iron Man sur grand-écran. Stuart Gordon, connu pour Re-Animator, est engagé pour réaliser un film à "petit budget", mais en Février 1996, 20th Century Fox récupère les droits chez son confrère. Janvier 1997, alors que la major est en plein développement du futur long-métrage, le comédien Nicolas Cage se dit très intéressé par le rôle de Tony Stark dans un entretien. Mais en Septembre 1998 un autre acteur, Tom Cruise, déclare lui aussi son intérêt pour ce rôle principal.

Alors que la plupart des stars masculines d'Hollywood s'affrontent à coup de déclaration pour interpréter le milliardaire et marchand d'arme excentrique, 20th Century Fox engage Stan Lee - Co-créateur d'Iron Man - et Jeff Vintar scénariste d'I, Robot pour écrire le scénario du futur long-métrage. Les deux hommes introduisent un univers de science-fiction dans leur intrigue, quand au grand-méchant du film leur dévolue se jette sur MODOK, cet être puissant créé pour sonder le cube cosmique dans le comics-book. Anecdote, Tom Rothman, patron du studio est crédité à l'intrigue afin de lui faire comprendre le personnage de Tony Stark. En Mai 1999, Jeffrey Caine (Golden Eye) est approché pour réécrire ce script.

Du côté des cinéastes, plusieurs noms circulent dont celui de Quentin Tarantino. Celui-ci est approché pour retravailler et tourner ce fameux long-métrage. Mais finalement 20th Century Fox revend les droits à New Line Cinema en Décembre. Bien que l'histoire de Stan Lee & Jeff Vintar soit ambitieuse, le studio à malheureusement trop de films de supers-héros Marvel Comics en développement entre Les 4 Fantastiques, DareDevil, Elektra et les X-Men, "Nous ne pouvons pas tous les adapter".


Nouvelle société, nouveau scénario… En Juillet 2000, l'entreprise engage pour l'écriture trois hommes venant du monde de l'animation et connu des services chez DreamWorks & Walt Disney Company : Ted Elliot, Terry Rossio et Tim McCanlies (Ce dernier introduit le caméo de Nick Fury dans son scénario). Alors que le projet avance, en Juin 2001, New Line Cinema rentre en négociation avec Joss Whedon - Le réalisateur est un aficionados du comics-book - mais suite à des différents artistiques le cinéaste refuse la proposition. En Décembre 2002, l'histoire principale est enfin rédigée, malheureusement le studio n'a toujours trouvé personne pour tourner les aventures d'Iron Man

En Décembre 2004, après deux ans de développement infructueux, Nick Cassavetes est rattaché à la réalisation avec une date de sortie pour l'année 2006. Un nouveau scénario  est encore commandé par la société de production… Celui-ci est écrit par Alfred Gough & Miles Millar - Scénaristes de Spider-Man 2 - avec l'aide David Hayter connu pour avoir travaillé sur le premier X-Men au cinéma, et être accessoirement la voix de Snake dans la saga Metal Gear Solid. Les grandes lignes de ce nouveau récit sont qu'Iron Man devra se battre contre son père Howard Stark devenu alors War Machine… Mais l'adaptation s'enlise à nouveau, le cinéaste claque la porte du projet, New Line Cinema n'a pas d'autres choix que de redonner les droits des aventures de Tony Stark à Marvel Studios.

L'entreprise annonce en Novembre 2005 retravailler à zéro le développement du futur Iron Man. Du côté des cinéastes, Len Wiseman (Underworld, Die Hard 4 : Retour en enfer) est en négociation pour réaliser ce long-métrage. En Avril 2006, Marvel Studios annonce l'officialisation de Jon Favreau (Zathura : Une aventure spatiale) à la réalisation sur ce projet. Le réalisateur & comédien cherchait depuis longtemps à retravailler avec le producteur Avi Arad, les deux hommes se sont connus à l'époque du tournage de DareDevil.

Le cinéaste à trouvé la possibilité de créer le "film d'espionnage ultime", ambitieux sur le papier. Jon Favreau n'hésite d'ailleurs pas à citer comme source d'inspiration Tom Clancy, James Bond & RoboCop, décrivant même son futur long-métrage "étant semblable à un film indépendant". Son ébauche du personnage de Tony Stark est "l'histoire d'un homme adulte, se changeant littéralement après la découverte d'un monde beaucoup plus complexe qu'il ne le croyait".  

Jon Favreau s'entoure de deux scénaristes d'Arthur Marcum & Matt Holoway, tous deux responsables du scénario de Punisher : Zone de guerre pour élaborer une nouvelle intrigue. Le réalisateur, ne voulant pas faire un film d'époque, change la période de la guerre du Viêt nam du comics-book d'origine en la transposant pendant un conflit contemporain, la seconde guerre d'Afghanistan. Tandis que Mark Fergus & Hawk Ostby, les auteurs du Fils de l'homme écrient de leur côté une autre version…  


Une fois reçu, le cinéaste décide de fusionner les deux scripts des équipes de scénariste dans un seul et unique scénario final. John August (Les noces funèbres) apporta de légères modifications et rectifications… Et pour avoir l'aval de ses paires, Jon Favreau demande à des auteurs de la maison Marvel Comics (Mark Millar, Brian Michael Bendis, Joe Quesada, Tom Brevoort, Axel Alonso & Ralph Macchio) leurs avis et conseils sur l'intrigue du futur long-métrage Iron Man


Héritier des usines d'armement de son père, Tony Stark, playboy milliardaire et inventeur de génie de ce siècle, est kidnappé alors qu'il était en déplacement en Afghanistan afin de présenter sa dernière création, le missile Jericho. Gravement blessé lors de l'attaque, il ne survit que grâce un électro-aimant placé près de son coeur… Forcé par ses ravisseurs de construire le missile redoutable, il fabrique dans le plus grand secret une armure révolutionnaire pour s'échapper. De retour aux États-Unis , l'industriel décide de donner un nouveau tournant à sa vie en protégeant les innocents et la justice, Iron Man est né !

Enième adaptation cinématographique d'un comics-book créé par Stan Lee & Jack Kirby. et première véritable production estampillée 100% Marvel Studios. Cet Iron Man est-il finalement une réussite ? Oui.

Le long-métrage commence fort avec l'introduction de trente minutes, et son montage intelligent permettant d'introduire efficacement Robert Dowey Jr, prouvant en quelques instant qu'il était le choix idéal pour incarner Tony Stark. 


Nous découvrons alors les différents protagonistes et les enjeux mis en avant : Le monde médiatique qui l'entoure, son succès interplanétaire alors qu'il s'agit d'un marchand de mort, son intelligence, son goût pour les femmes et les relations de deux jours, son tempérament solitaire et très travailleur, son assurance limite prétentieuse mais très relâchée, sa remise en question sur son travail, la situation du conflit entre les États-Unis et l'Afghanistan, le bras droit Obadiah Stane qui a les dents longues, les actionnaires,

Bien-sûr certains amateurs et aficionados du comics-book d'origine regretteront le changement d'époque, les années 70 avec la guerre du Viêt Nam à notre ère contemporaine. Ce choix de transposition par Jon Favreau se révèle finalement judicieux, car son film à le mérite, à son niveau bien entendu de soulever des thèmes d'actualités, ce qui le différencie de la concurrence.


Iron Man est rempli de petit clin-d'oeil. Comme lorsqu'on entend le générique du dessin animé de 1966 (dans le casino ou la sonnerie de Rhodes lors de l'attaque de l'air force) ou pendant la scène où Tony Stark se fait enlever son amure pour la première fois, on peut voir sur son bureau le bouclier de Captain America. Sans oublier le nom des deux avions Whiplash 1 et 2, référence à Blacklash, qui deviendra l'ennemi principal dans Iron Man 2.

L'intrigue, tout comme la réalisation restent somme toute classique, mais il se dégage de cet Iron Man une telle volonté de bien faire, un tel investissement que le plaisir du spectateur est immédiat. 
Le métrage trouve rapidement le parfait équilibre de façon à ce que l'alter-égo de Tony Stark ne vienne jamais faire de l'ombre à ce dernier. Tony Stark, parlons en… Vendeur d'armes milliardaire, quelque peu misogyne, ayant quelque penchant pour l'alcool plus ou moins prononcé, ce personnage est l'archétype même de l'anti-héros. Robert Dowey Jr est le véritable moteur du film, son personnage imparfait mais attachant s'impose très rapidement comme l'un des meilleurs choix de comédien de super-héros à ce jour car il EST véritablement Tony Stark.


Que serait Tony Stark sans sa fameuse armure, justement parlons en, outre des effets-spéciaux impeccables, Iron Man peut se targuer d'être crédible. Si Spider-Man et autres X-Men s'installent dans un univers comics-book, le long-métrage de Jon Favreau est crédible, à aucun moment il ne donne l'impression de faire "cheap". Design du tonnerre - Merci Adi Granov - épaulé par des SFX qui le sont tout autant, c'est un véritable plaisir pour les rétines à chaque instant… Pour les scènes d'actions nous sommes loin d'un Sam Raimi ou d'un Guillermo Del Toro, malheureusement celle-ci ne sont jamais inventives, heureusement elles restent lisibles, et bien cadrées, sans montage épileptique. 

Du reste, ce métrage nous réserve de très bons moments, notamment la naissance d'Iron Man et les relations de Tony Stark avec ses robots réservent quelques bon moments de rigolade. Les personnages secondaires sont sympathiques, Jeff Bridges est comme toujours excellent, dommage son rôle de méchant ne soit pas plus exploité, Terence Howard est malheureusement sous-exposé. Quand à Gwynet Paltrow, la comédienne n'a jamais été aussi belle, et sa relation avec Tony Stark est plutôt bien écrite - Ah ! le baiser non donné, ça m'a surpris. À noter l'excellent caméo de Stan Lee en Hugh Heffner et la séquence post-générique écrite par le scénariste de comics-book Brian Michael Bendis introduisant Samuel L. Jackson en Nick Fury annonçant les Avengers.

Avec ce premier Iron Man, Marvel Studios réussi son premier pari en donnant vie à la pierre angulaire de son univers : Tony Stark, héros des plus intéressants, et des plus complexes de la comicsphére Marvel Comics. Bénéficiant de l'interprétation sans faute de Robert Downey Jr, d'une genèse vraiment très bien écrite et d'un excellent rythme où le spectateur ne s'ennuie pas une seule seconde. Alors oui, le long-métrage de Jon Favreau est une vraie réussite d'entertainment !.

mardi 28 octobre 2014

Carnet de Pop-Culture s'offre un Forum


Voila l'idée me trottait dans la tête depuis un moment - et accessoirement quelques mois : La création d'un forum pour vous chér(e)s fidèles lectrices et lecteurs. Pourquoi ? me diriez-vous. Un blog a-t-il besoin d'un forum ?

Non, bien évidemment ! Mais je trouvais cela très intéressant (et amusant) de pouvoir créer une petite communauté sur la "Pop-Culture". Et ainsi de connaître les avis de chacun(e)s d'entre-vous, vos coups de coeurs, vos découvertes cinématographiques, musicales, littéraires… Ce réseaux vaste qu'est internet sert aussi de véritable "partage" culturel. (On l'oublie trop souvent ses derniers temps, je trouve)



Si l'aventure vous tente, voici l'adresse du forum :



Ps: À noter que le lien du forum est également disponible en haut à droite dans le menu du Blog.


dimanche 26 octobre 2014

Détective Conan - Film 1 : Le Gratte-Ciel Infernal (1997)

Best-sellers du Weekly Shônen Sunday et de son éditeur Shôgakukan depuis 1994, Détective Conan est signé par le mangaka Gôshô Aoyama, auteur connu au Japon également pour des oeuvres comme Magic Kaito & Yaiba.

Le succès du petit détective en culotte courte est-il qu'en 1999, son créateur fut le premier dessinateur le mieux payé sur l'archipel, depuis Gôshô Aoyama fait partie du club très fermé des "étoiles" de Shôgakukan - Ses grands auteurs devenues millionnaires - à ses côtés la talentueuse Rumiko Takahashi (Lamu, Ranma 1/2), Naoki Urusawa (Monster, Pluto) & Mitsuri Adachi (Touch, H2).

Bien-sûr très vite les aventures de Shinichi Kudo / Conan Edogawa arrive à la télévision Nippone à partir du 8 Janvier 1996. La société en charge de cette production est le studio TMS, célèbre pour les nombreuses séries prestigieuses du duo Osamu Dezaki / Akio Sugino (Rémi sans famille, Space Adventure Cobra, L'île au trésor…). Le réalisateur responsable de cette adaptation est Kenji Kodoma, un grand habitué des séries policières connu pour avoir signé les versions télévisées de City Hunter et Cat's Eye. La popularité immédiate de la version télévisée pousse les producteurs à exploiter ce succès, le 19 Avril 1997 soit un an après sa diffusion apparait dans les salles obscures Japonaise le premier long-métrage, Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal.

"Je m'appel Shinichi Kudo, je suis lycéen détective. Alors que j'étais dans un parc d'attraction avec mon amie d'enfance Ran Môri, j'ai assisté au trafic suspect d'un homme en noir. Tandis que j'étais absorbé par la scène, je n'ai pas vu qu'un autre homme c'était approché derrière moi… Il m'a forcé à avaler un poisson et qu'en je me suis réveillé, j'étais redevenu un enfant, s'il venait à apprendre que je suis toujours en vie, les hommes en noirs tenteraient à nouveau de nous tuer moi et mes proches. J'ai donc décidé de suivre le conseil du professeur Agasa et de cacher mon identité… Quand Ran m'a demandé comment je m'appelais j'ai improvisé le nom de Conan Edogawa. Je me suis installé chez Ran dont le père est détective afin de réunir des informations sur les hommes en noirs…"  

Alors que Conan Edogawa est en train de trier les lettres d'admiratrices de son père, il s'aperçoit qu'une d'entre elle, lui est dédié. Shinichi Kubo est invité à une garden-party organisé par le célèbre architecte Teiji Moriya, ne pouvant évidemment pas se rendre physiquement à cette réception, le jeune garçon utilise sa voix d'adolescent grâce à son gadget et demande à son amie Ran de s'y rendre a sa place avec son père et Conan. Quelques jours après cette fête, Conan reçoit sur le portable de Shinichi Kudo un appel d'un homme étrange masquant sa voix et menaçant de faire exploser plusieurs bombes. Avec le peu d'indices donnés, l'enfant devra retrouver tous les appareils explosifs et démasquer le dangereux terroriste qui tentera de tuer les Détectives Boys, mais aussi Ran en grand périls puisqu'une bombe se situe dans le building où elle se trouve…


Soyons honnête ce premier long-métrage de Détective Conan ne bouleversera pas l'oeuvre de Gôshô Aoyama. Le spectateur assiste plutôt à un épisode télévisé de 90 minutes au cinéma, bien-sûr des éléments créés en avant-première pour les accrocs du petit détective en culotte courte sont présents dans ce film comme l'assistant de l'inspecteur Megure, Ninzaburo Shiratori. Ce personnages originellement conçu pour les aventures sur grand-écran de Conan Edogawa, mais au fil du temps celui-ci est devenu un protagoniste permanent dans le manga et la série anime.

La relation "amoureuse" entre Ran & Shinichi est également évoquée, lors du désamorçage de la dernière bombe, la jeune fille révèle qu'elle ne pouvait pas couper le câble rouge, car celui-ci représente à ses yeux le fil rouge du destin qui la reliait à son ami. On retrouve également la passion pour Conan Edogawa / Shinichi Kudo pour le romancier Conan Doyle et de son fameux Sherlock Holmes, lorsque le jeune garçon évoque la mort du célèbre détective et du professeur Moriarty au chute de Reichenbach.

L'architecte Teiji Moriya évoque l'éclatement de "la bulle spéculative Japonaise", cette bulle économique survenue de 1986 à 1990 concerné principalement les actifs financiers mais aussi immobilier. Ruiné à l'issue de la seconde guerre mondiale, le Japon a fortement encouragé l'épargne au sein de sa population, ainsi le pays a connu une croissance exceptionnellement rapide. Malheureusement quelques contreparties négatives se créèrent, une dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs, une négligence de l'environnement et un malaise social - le sacrifice de l'individu à l'entreprise ou à la nation. Mais l'économie Japonaise subi l'éclatement de sa "bulle spéculative" et qui se marqua par une lente dégradation de sa situation économique entre 1991 et 2000, la fameuse "décennie perdue" (ère Heisei).


Le scénario de Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal, peu surprendre au premier abord pour les lecteurs et habitués du manga. Ici, pas de meurtre pour l'intrigue principale et l'identité du criminel est connu assez rapidement ainsi que son mobile mais une recherche de bombes dans la capitale. On ressent l'influence Die Hard : Une journée en enfer sur le scénariste Kazunari Kôchi, malheureusement ce genre d'histoire se prête moins à l'univers de Détective Conan.

L'une des bonnes surprises reste son introduction qui permet aux néophytes de comprendre instantanément l'oeuvre de Gôshô Aoyama. Ainsi ce long-métrage débute par une très courte enquête et se poursuit sur un préambule du récit principal du manga - Une habitude et un gimmick qui seront repris sur tous les films suivants.

Les divers protagonistes n'ont pas perdu leurs traits de caractères et de leurs humours, à commencer par Conan Edogawa. Kogorô Môri "l'endormi" est égal à lui même, tantôt colérique, tantôt à côté de la plaque dans la résolution des enquêtes, le professionnel inspecteur Megure (Maigret dans le manga), la naïve et fleurs bleue Ran, les "Détective Boys" et Sonoko Suzuki fait une petite apparition. L'excellent travail des comédiens Minami Takayama (Conan) & Kappei Yamaguchi (Shinichi) est à souligner, prêtant ainsi leurs voix aux deux visages du héros, rappel un peu le travail effectué sur Ranma 1/2. Et quel plaisir de retrouver le grand Akira Kamiya (Kenshirô dans Hokuto no Ken / Ken le survivant, Ryo Saeba dans City Hunter) dans le rôle Kogorô Môri.


La réalisation de Kenji Kodoma est simple et efficace. L'animation est ici de très bonne facture avec de jolie séquence, heureusement car le budget est évidemment plus important qu'un simple épisode télévisé. Le character-design de Masatomo Sudô (Hamtaro, Babe my love) sur les personnages est celui des débuts de la série animée, avec ses visages très géométriques à forme de polygone. La musique est signée par le compositeur attitré de Détective ConanKatsuo Ono (DNA sight 999.9), ses mélodies ont des tonalités jazzy très plaisante à l'écoute.

Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal est un agréable divertissement qui ne bouleversera pas l'histoire du manga de Gôshô Aoyama. Un long-métrage à voir et à conseiller pour les aficionados du petit détective en culotte courte.

jeudi 23 octobre 2014

One Piece : Episode de Luffy - Aventure sur l'île de la Main (2012)

One Piece c'est imposé au fil des années comme le poids lourd incontesté du Weekly Shônen Jump et le fleuron des éditions Shûeisha. Ce manga fleuve est décliné à l'infini sur différents supports possibles et inimaginables : Jeux-vidéo, romans, figurines, peluches, bonbons, gâteaux, accessoires de golf… Et bien-sûr la traditionnelle série télévisée avec ses longs-métrages d'animations produit par le célèbre studio Tôei Animation.

L'oeuvre d'Eiichiro Oda bénéficie d'une popularité sans précédente sur l'archipel Nippon, ce qui n'était plus arrivée à son éditeur Japonais depuis la fin du mythique Dragon Ball. Et l'on peut considérer One Piece et son auteur comme les dignes héritiers du grand Akira Toriyama - L'homme qui révolutionna le Shônen.

Ce Sixième TV Spécial, One Piece : Episode de Luffy - Aventure sur l'île de la main fut diffusé le 15 Décembre 2012 au Japon sur Fuji TV.

En échappant à une attaque de la Marine, le Thousand Sunny s'échoue sur l'île de la Main. L'équipage au Chapeau de Paille explore les environs et découvre que le Contre-Amiral Bilic en charge de ce secteur terrorise la population à l'aide de son canon géant portant le doux nom de "Joséphine". De son côté Luffy fait la rencontre de Diego, celui-ci a réalisé des statues de cire des plus illustres pirates qu'il a rencontré comme Silver Rayleigh, Barbe Blanche, Shanks le Roux et Ace aux poings ardent. En contemplant ses oeuvres notre héros se remémore pourquoi il a choisi de devenir pirate et décide de venir en aide au vieil artisan.


Le scénario de ce TV spécial signé Yasuyuki Tsustumi (One Piece 3D : A la poursuite du Chapeau de Paille) est assez basique, servant juste de prétexte à enclencher les fameux flashback de Luffy - Qui n'ont rien d'inédit soit dit en passant. Nous revenons donc une énième fois sur son passé au village de pêcheur de Fushia et de sa rencontre avec Shanks le Roux. Quant au reste de l'intrigue inédite, l'équipage au Chapeau de Paille doit neutraliser un Contre-Amiral qui opprime les habitants de l'île en prétextant les protéger et n'hésite pas à bombarder la population locale avec son énorme canon. Ironie de l'histoire, la fameuse arme fut bâtie par plusieurs artisans des environs ! Ils étaient loin de ce douter que Bilic les manipulait.

L'instabilité du nouveau monde après la bataille de Marine Ford et la chute du pirate Barbe Blanche est également évoqué. L'île de la Main était avant l'arrivée du Contre Amiral Bilic, sous protectorat du fameux flibustier, mais sa mort attira les convoitises de plusieurs brigands pour la possession des fameux territoires.

Nous revoyons aussi pour la première fois Kobby (Et Hermep par la même occasion) depuis sa montée en grade. Le jeune officier de la Marine devenu depuis Capitaine, se remémore également lors d'une conversation avec Diego sa première rencontre avec Luffy, alors qu'il n'était qu'un "esclave" au service d'Alvida. One Piece : Episode de Luffy - Aventure sur l'île de la main montre les progrès de ce jeune soldat, et à présent celui-ci n'est plus le petit garçon froussard qu'il fut jadis, son estime et son respect envers Luffy est également bien souligné dans ce TV spécial. Les plus attentifs et aficionados de One Piece remarqueront que leur rencontre est différente de la série télévisée - Dans le premier épisode Luffy & Kobby se croisent pour la première fois sur un bateau de croisière entrain d'être pillé par les pirates de Lady Alvida.

Le Contre-Amiral Bilic grand admirateur de l'amiral Kizaru surnommé "Borsalino" n'est pas charismatique, et sa ventriloquie avec son fameux "serpent en peluche" ne le rend pas si amusant. Son duel final contre Luffy est assez dynamique avec sa mitrailleuse "Elizabeth". Justement ses armes, elles portent le doux nom de deux personnalités historiques, le  canon gigantesque se nomme "Joséphine" certainement un clin d'oeil pour Joséphine de Beauharnais, impératrice des Français et Reine d'Italie. Quant à la mitrailleuse "Elizabeth", la référence est évidemment pour la reine d'Angleterre, Elizabeth.


Portrait de Borsalino dans le Bureau de Bilic
Parmi les différents membres de l'équipage du Chapeau de Paille, seuls Luffy, Usopp et Sanji sont mît en avant. Malheureusement Nami, Nico Robin, Chopper, Franky et Brook sont hélas trop en retrait dans cette intrigue. Quant à Roronoa Zorro celui-ci réapparait vers la fin entre un duel entre lui et des boulets de canon.  

A noter que contrairement à la diffusion du TV Spécial One Piece : Episode de Nami - Les larmes d'une navigatrice et le lien qui unit les compagnons, cet opus ne raconte pas entièrement l'histoire d'un personnage de l'équipage au Chapeau de Paille.

Ce spécial est réalisé par un duo, Hiroyuki Morita connu pour avoir signé Le royaume des chats du Studio Ghibli et Mitsuri Hongo responsable de plusieurs films de Crayon Shin-Chan. Leurs styles trop dépouillés et peu détaillés sur les personnages peuvent rebuter certains des spectateurs, cet aspect de déconstruction casse ainsi les codes graphiques établis par les équipes de Tôei Animation sur la série télévisée, rappelant le travail effectué par Mamoru Hosoda sur le sixième long-métrage - One Piece : Le Baron Omatsuri et l'île secrète - bien sûr le budget d'un TV Spécial n'étant pas le même que sur un film, l'animation est ici tantôt moyenne, tantôt correcte, même si certaines scènes sont assez biens animés et bénéficies d'une fluidité exemplaire.

One Piece : Episode de Luffy - Aventure sur l'île de la main ne brille pas par son scénario faiblard, nous assistons à un long épisode télévisé d'une heure quarante deux qui soyons honnête ne bouleversera pas l'univers ou évolue l'équipage du Chapeau de Paille. A voir et à conseiller uniquement pour les aficionados du manga d'Eiichiro Oda.

Concept Art sur le personnage du Contre-Amiral Bilic.

dimanche 19 octobre 2014

Mobile Suit Gundam Unicorn - Volume 1 (2010)

Pour célébrer le trentième anniversaire de sa saga culte, le studio Sunrise sort en Mars 2010 le premier opus de Mobile Suit Gundam Unicorn. Avant d'être une série de sept OVAs, cette oeuvre est une série de dix romans publiées au Japon à partir de 2007.

Ces recueils sont écrit par Harutoshi Fukui, romancier connu sur l'archipel pour de nombreux best-sellers, dont plusieurs furent adaptés au cinéma : Lolerei, la sorcière du pacifique ou Samurai commando : Mission 1549.

En charge de l'animation le studio S2 de Sunrise. Cette section est la plus connue de la société (Cette dernière compte une dizaine d'unités en activité - la division CGs mise à part) grâce aux nombreuses séries prestigieuses comme The Vision of Escaflowne, Cowboy Bebop, Overman King Gainer, Planètes… Considéré comme le bloc d'élite et dont furent membres un temps plusieurs fondateurs de BONES.

En pleine politique d'expansion spatiale, le gouvernement Terrien abandonne le calendrier grégorien pour celui du Siècle Universel, nous sommes donc le premier jour de l'Universal Century 0001 (U.C 0001), l'humanité est enfin unifiée, les différentes nations forment un seul et même bloc sous le nom de "Fédération". Celle-ci envisage maintenant de conquérir l'espace, grâce à des immenses colonies mais un événement inattendu va rendre ce premier jour funeste lors de l'inauguration de "la station de Laplace"… U.C 0096, la fondation VIST est en possession d'un mystérieux objet appelé "La boite de Laplace", cette  dernière pourrait faire tomber la Fédération. Le groupe activiste pour l'indépendance des Spacenoïdes Neo-Zeon et les forces fédérales font tout leurs possibles pour récupérer cette boite de Pandore, au milieu de ce conflit sanglant ce trouve un jeune garçon du nom de Links Banagher.


Couverture du premier roman
illustrée par Yoshikazu Yasuhiko.
Cette première OVA sobrement intitulé "Le jour de la licorne" nous pose les bases du scénario, on retrouve des situations vues et revues, d'un classicisme éprouvé dans la saga : L'héritage des parents, les diverses intrigues politiques, complots et corruptions. Et autant le dire l'histoire ne bouleversera pas l'image d'une franchise auto-cannibale incapable de se remettre en question pour explorer de nouvelle voies pour l'instant. Les personnages dont le héros Links Banagher, gardent les traces de caractérisation archétype et relativement superficielle instauré par Yoshiyuki Tomino… C'est du rebattu, la dessus il n'y a pas l'ombre d'un doute.

Le récit de Mobile Suit Gundam Unicorn est amené de manière plus intéressante que les traditionnelles renaissances fragmentaires des troupes de Zeon depuis Mobile Suit Zeta Gundam et autres refrains redondants qui ont parcouru l'Universal Century sans que cela ne choque. Ici l'auteur Harutoshi Fukui nous épargne les sempiternelles Colony-Drops ou autre vols de Gundam. La narration est également plus logique et plus contrôlée, même si l'on retrouve quelques désagréments propres à la meta de la saga, tels ces individus qui jouent un rôle dans l'action avant d'avoir été présentés ou ces liens qui se nouent en une minute. Le scénario est sans aucun doute plus recherché que la moyenne des productions estampillés Mobile Suit Gundam. Pourtant on y retrouve tout ce qu'un Gundam classique peut proposer : De la guerre bien sûr, mais aussi les thèmes récurrents du futur de l'humanité dans l'espace et de la famille. C'est donc avec plaisir que le spectateur repart dans cet univers, d'autant que l'on y introduit de nouveaux éléments, à commencer par la Fondation Vist, sorte de franc-maçonnerie spatiale qui distille son érudition des ficelles de l'U.C avec parcimonie. A ce titre, pour la première fois, nous assistons à l'inauguration du Siécle Universel via un flashback située à l'aube de l'U.C 0001.


La station de
"LaPlace" en U.C 0001
S'agissant d'une adaptation des différences avec le roman sont à noter:

Par exemple au début de l'OVA, nous apercevons des images de la "Laplace", première colonie spatiale construite par la main de l'homme. Pendant le discours du président Ricardo Marcenas nous voyons plusieurs personnes en combinaison qui s'affairent, quelques minutes plus tard la station orbitale explose. Et l'on voit un vaisseau s'éloigner et exploser à son tour, sans que l'on sache pourquoi ?! L'unique survivant du groupe dérive pendant un moment dans l'espace au milieu des débris, lorsqu'il rencontre un mystérieux artefact. Le spectateur passe alors directement en U.C 0096, avec un vieille homme qui se réveille dans un caisson.

Dans le roman, les fameuses personnes en combinaison spatiale sont en réalités des terroristes éprouvant un certain ressentiment contre l'unification de la Terre. L'unique survivant du groupe s'appel Syam Vist, 17 ans. Ce jeune garçon est issu d'une famille pauvre d'Amérique du Sud, et s'est laissé embrigadé dans cette affaire par mépris envers ce "rêve du Siècle Universel" ou les riches et l'élites restent sur la planète bleue pendant que le Gouvernement Fédéral envoie dans l'espace les pauvres, les miséreux et les rebuts de la société.

Après avoir fait sauter la station orbitale, le vaisseau terroriste s'enfuit, mais au bout de quelques minutes les moteurs donnent des signes de fatigue. Syam Vist est envoyé à l'extérieur par ses camarades pour vérifier ce qui est défectueux, quand soudainement leur engin explose victime d'un sabotage (de la part du commanditaire de l'attentat). Le jeune garçon projeté au loin par le souffle de l'explosion est donc le seul survivant, livré à lui même dans sa seule combinaison spatiale… Et c'est là, au cours de sa dérive parmi les débris de la station Laplace, qu'il va rencontrer la fameuse "Boite de Laplace"… Le lecteur fait un bond dans le temps jusqu'en U.C 0096 ou Syam Vist, âgé d'environ 113 ans, se réveille dans le "caisson" où il dort. Et à partir de là, l'OVA rejoint le roman.

Le début de ce premier épisode n'est pas explicite, j'ai donc jugé utile de donner ces précisions. En effet, à part le discours du président Marcenas, et les fameux hommes en combinaison, le spectateur n'est pas obligé de faire le lien existant entre le jeune homme Syam Vist et le vieux grabataire dans son caisson. Attention tout de même ne pas connaitre ses détails scénaristiques ne nuisent pas à l'appréciation de l'intrigue de l'OVA, mais ils facilitent la compréhension dès les premières minutes.


Volume 1 du manga
Mobile Suit Gundam Unicorn

Bande Dessinée.
Cette OVAs possède des éléments et des références aux séries antérieures se déroulant dans l'Universal Century, mais pas d'inquiétude cela reste tout de même compréhensible pour un néophyte.

Mobile suit Gundam Unicorn est avant tout un plaisir d'initié, les dialogues ne font l'impasse sur rien sont tour à tour évoqué : La Guerre d'Un An, le conflit de Gryps, Neo-Zeon, Char Aznable, la "Princesse", Anaheim Electronics, Londo Bell, le zeonisme ou les funnels. Cette dimension est d'ailleurs présente lorsqu'un personnage tertiaire clame fièrement "Moi je peux te sortir l'histoire jusqu'à la contre attaque de Char par coeur". 

Le scénariste Yasuyuki Muto (Basiliks, Afro Samurai, Bible Black) tente de résumer les grandes lignes de la chronologie / termes de l'U.C pour ne pas se couper des débutants de la saga ou du public international.

Le cinéma classique n'est pas en reste, le personnage d'Audrey Burn (Contraction d'Audrey Hepburn), est une référence évidente à Vacances Romaine de William Wyller.

La série comme ses prédécesseurs nous montre la cruauté de la guerre et ses conséquences dans la paisible vie des Spacenoïdes. Comme cette bataille épique à l'intérieur de la colonie, devenant ainsi l'un des meilleurs affrontement vu dans la saga depuis Mobile Suit Gundam F-91. Le spectateur ressent les pilotes limités par le manque d'espace, les frappes collatérales sont importantes on voit des civils mourir sous les tirs perdus ou par des morceaux de Mobile Suit tombant au sol. 


Les combats sont fantastiques dans leurs mises-en-scène, c'est dynamique, nerveux, on ressent toute la masse des machines et l'impact des coups. 

L'un des bons point également sont les nombreux plans d'insert lors des affrontement où l'on voit l'intérieur des cockpits avec leurs nombreux écrans d'affichage mais aussi les mains des pilotes, qui tapotent sur des boutons, tirent des leviers… Le spectateur voit ainsi l'action qui est censée se déclencher, ces scènes sont utilisées à bon escient pour faciliter la compréhension des duels. Mais le véritable plaisir c'est d'y voir des soldats briller un minimum contre des newtypes. Le pilote du 3eme Stark Jegan au début est un véritable héros anonyme pour tenir tête aussi longtemps contre le Kshatriya de Marida Cruz.

La réalisation de Kazuhiro Furuhashi (Kenshin le Vagabond, le chapitre de l'expiation) est déconcertante et s'éloigne des standards habituels avec ses travellings tremblants, la mise en valeur des décors, rareté des gros plans. Techniquement, Mobile suit Gundam Unicorn est une authentique OVA à l'ancienne échappé des 90's, de celle qui avaient littéralement disparu des linéaires vidéos ces dix dernières années, laissant place à de médiocre épisode spéciaux pour la télévision. Avec des graphismes ultra-détaillés, une animation d'une grande richesse - adossée à un solide story-board - lequel fait la part belle aux chorégraphies de combat les plus impressionnantes depuis 1996 avec Mobile Suit Gundam : The 08th MS Team, ce premier volume est une valeur sûre !.

La tapisserie dite de La Dame à la Licorne.
Chef d'oeuvre des débuts de la Renaissance Française,
Visible au Musée National du Moyen-Àge de l'Hotel de Cluny à Paris

Le character-design de Kumiko Takahashi (CLAMP in Wonderland, Tokyo Babylon), rend parfaitement grâce aux magnifique dessins de Yoshikazu Yasuhiko (Arion, Mobile Suit Gundam, Venus Wars), les personnages sont plus beaux les uns que les autres, même les protagonistes secondaires tels que Zinnerman, sorte de Che posé au service des Manchettes ou le charismatique Cardeas Vist.


La composition de Hiroyuki Sawano (L'Attaque des Titans, Kill La Kill) aux sonorités et à l'accents Morriconiens sert le propos, ses mélodies restent discrètes quand il le faut et se révèle pour les grands enjeux.

En regardant ce premier opus de Mobile Suit Gundam Unicorn, j'ai eu l'impression de voir une des grandes OVAs des années 90, cette sensation d'émerveillement à chaque instant comme à l'époque ou j'ai découvert Macross +, Gunnm en VHS ou Giant Robo. A croire que de nos jours, le spectateur n'est plus habitué à ce genre de production vidéo de haute qualité… Peut-être sommes en nous plus digne ? Tout simplement.