dimanche 26 octobre 2014

Détective Conan - Film 1 : Le Gratte-Ciel Infernal (1997)

Best-sellers du Weekly Shônen Sunday et de son éditeur Shôgakukan depuis 1994, Détective Conan est signé par le mangaka Gôshô Aoyama, auteur connu au Japon également pour des oeuvres comme Magic Kaito & Yaiba.

Le succès du petit détective en culotte courte est-il qu'en 1999, son créateur fut le premier dessinateur le mieux payé sur l'archipel, depuis Gôshô Aoyama fait partie du club très fermé des "étoiles" de Shôgakukan - Ses grands auteurs devenues millionnaires - à ses côtés la talentueuse Rumiko Takahashi (Lamu, Ranma 1/2), Naoki Urusawa (Monster, Pluto) & Mitsuri Adachi (Touch, H2).

Bien-sûr très vite les aventures de Shinichi Kudo / Conan Edogawa arrive à la télévision Nippone à partir du 8 Janvier 1996. La société en charge de cette production est le studio TMS, célèbre pour les nombreuses séries prestigieuses du duo Osamu Dezaki / Akio Sugino (Rémi sans famille, Space Adventure Cobra, L'île au trésor…). Le réalisateur responsable de cette adaptation est Kenji Kodoma, un grand habitué des séries policières connu pour avoir signé les versions télévisées de City Hunter et Cat's Eye. La popularité immédiate de la version télévisée pousse les producteurs à exploiter ce succès, le 19 Avril 1997 soit un an après sa diffusion apparait dans les salles obscures Japonaise le premier long-métrage, Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal.

"Je m'appel Shinichi Kudo, je suis lycéen détective. Alors que j'étais dans un parc d'attraction avec mon amie d'enfance Ran Môri, j'ai assisté au trafic suspect d'un homme en noir. Tandis que j'étais absorbé par la scène, je n'ai pas vu qu'un autre homme c'était approché derrière moi… Il m'a forcé à avaler un poisson et qu'en je me suis réveillé, j'étais redevenu un enfant, s'il venait à apprendre que je suis toujours en vie, les hommes en noirs tenteraient à nouveau de nous tuer moi et mes proches. J'ai donc décidé de suivre le conseil du professeur Agasa et de cacher mon identité… Quand Ran m'a demandé comment je m'appelais j'ai improvisé le nom de Conan Edogawa. Je me suis installé chez Ran dont le père est détective afin de réunir des informations sur les hommes en noirs…"  

Alors que Conan Edogawa est en train de trier les lettres d'admiratrices de son père, il s'aperçoit qu'une d'entre elle, lui est dédié. Shinichi Kubo est invité à une garden-party organisé par le célèbre architecte Teiji Moriya, ne pouvant évidemment pas se rendre physiquement à cette réception, le jeune garçon utilise sa voix d'adolescent grâce à son gadget et demande à son amie Ran de s'y rendre a sa place avec son père et Conan. Quelques jours après cette fête, Conan reçoit sur le portable de Shinichi Kudo un appel d'un homme étrange masquant sa voix et menaçant de faire exploser plusieurs bombes. Avec le peu d'indices donnés, l'enfant devra retrouver tous les appareils explosifs et démasquer le dangereux terroriste qui tentera de tuer les Détectives Boys, mais aussi Ran en grand périls puisqu'une bombe se situe dans le building où elle se trouve…


Soyons honnête ce premier long-métrage de Détective Conan ne bouleversera pas l'oeuvre de Gôshô Aoyama. Le spectateur assiste plutôt à un épisode télévisé de 90 minutes au cinéma, bien-sûr des éléments créés en avant-première pour les accrocs du petit détective en culotte courte sont présents dans ce film comme l'assistant de l'inspecteur Megure, Ninzaburo Shiratori. Ce personnages originellement conçu pour les aventures sur grand-écran de Conan Edogawa, mais au fil du temps celui-ci est devenu un protagoniste permanent dans le manga et la série anime.

La relation "amoureuse" entre Ran & Shinichi est également évoquée, lors du désamorçage de la dernière bombe, la jeune fille révèle qu'elle ne pouvait pas couper le câble rouge, car celui-ci représente à ses yeux le fil rouge du destin qui la reliait à son ami. On retrouve également la passion pour Conan Edogawa / Shinichi Kudo pour le romancier Conan Doyle et de son fameux Sherlock Holmes, lorsque le jeune garçon évoque la mort du célèbre détective et du professeur Moriarty au chute de Reichenbach.

L'architecte Teiji Moriya évoque l'éclatement de "la bulle spéculative Japonaise", cette bulle économique survenue de 1986 à 1990 concerné principalement les actifs financiers mais aussi immobilier. Ruiné à l'issue de la seconde guerre mondiale, le Japon a fortement encouragé l'épargne au sein de sa population, ainsi le pays a connu une croissance exceptionnellement rapide. Malheureusement quelques contreparties négatives se créèrent, une dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs, une négligence de l'environnement et un malaise social - le sacrifice de l'individu à l'entreprise ou à la nation. Mais l'économie Japonaise subi l'éclatement de sa "bulle spéculative" et qui se marqua par une lente dégradation de sa situation économique entre 1991 et 2000, la fameuse "décennie perdue" (ère Heisei).


Le scénario de Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal, peu surprendre au premier abord pour les lecteurs et habitués du manga. Ici, pas de meurtre pour l'intrigue principale et l'identité du criminel est connu assez rapidement ainsi que son mobile mais une recherche de bombes dans la capitale. On ressent l'influence Die Hard : Une journée en enfer sur le scénariste Kazunari Kôchi, malheureusement ce genre d'histoire se prête moins à l'univers de Détective Conan.

L'une des bonnes surprises reste son introduction qui permet aux néophytes de comprendre instantanément l'oeuvre de Gôshô Aoyama. Ainsi ce long-métrage débute par une très courte enquête et se poursuit sur un préambule du récit principal du manga - Une habitude et un gimmick qui seront repris sur tous les films suivants.

Les divers protagonistes n'ont pas perdu leurs traits de caractères et de leurs humours, à commencer par Conan Edogawa. Kogorô Môri "l'endormi" est égal à lui même, tantôt colérique, tantôt à côté de la plaque dans la résolution des enquêtes, le professionnel inspecteur Megure (Maigret dans le manga), la naïve et fleurs bleue Ran, les "Détective Boys" et Sonoko Suzuki fait une petite apparition. L'excellent travail des comédiens Minami Takayama (Conan) & Kappei Yamaguchi (Shinichi) est à souligner, prêtant ainsi leurs voix aux deux visages du héros, rappel un peu le travail effectué sur Ranma 1/2. Et quel plaisir de retrouver le grand Akira Kamiya (Kenshirô dans Hokuto no Ken / Ken le survivant, Ryo Saeba dans City Hunter) dans le rôle Kogorô Môri.


La réalisation de Kenji Kodoma est simple et efficace. L'animation est ici de très bonne facture avec de jolie séquence, heureusement car le budget est évidemment plus important qu'un simple épisode télévisé. Le character-design de Masatomo Sudô (Hamtaro, Babe my love) sur les personnages est celui des débuts de la série animée, avec ses visages très géométriques à forme de polygone. La musique est signée par le compositeur attitré de Détective ConanKatsuo Ono (DNA sight 999.9), ses mélodies ont des tonalités jazzy très plaisante à l'écoute.

Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal est un agréable divertissement qui ne bouleversera pas l'histoire du manga de Gôshô Aoyama. Un long-métrage à voir et à conseiller pour les aficionados du petit détective en culotte courte.

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