vendredi 8 août 2014

Expendables 3 (2014)

Après un second opus ayant moins rapporté que le premier sur le sol Américain, à l'inverse de l'international ou les plus grosses recettes ont été réalisées en Chine. La saga Expendables se cherche un nouveau souffle avec ce troisième volet.

Lors de la post-production et du montage d'Expendables 2 : Unité spéciale des différences artistiques avec le metteur en scène, Simon West (Les ailes de l'enfer) et Sylvester Stallone se font ressentir. Au revoir donc le cinéaste pour ce troisième opus des noms de réalisateurs sont alors évoqués par la production : John Woo - L'Hong-Kongais avoue être intéressé -, Mel Gibson… mais au final c'est Patrick Hughes avec un seul film au compteur - Red Hill - qui remporte la mise !

Toute l'équipe technique du second volet est également congédiée. Les "nouveaux" techniciens embauchés sont des personnes ayant travaillé sur Expendables : Unité spéciale, Rocky Balboa & John Rambo, comme  le monteur Sean Albertons (Warrior) entre autre. Mais également des gens qui ont oeuvré aux côtés de John McTierman, dont le directeur de la photo Peter Menzies Jr. (Le 13éme Guerrier & Die Hard 3 : Une journée en enfer). Un signe de qualité ?!

Barney Ross et sa bande de mercenaires affrontent Conrad StoneBanks, co-fondateur des Expendables et aujourd'hui devenue trafiquant d'arme. L'homme est recherché par la C.I.A pour être extrader vivant au tribunal de la Haye, pour crime de guerre contre l'humanité.




La première demi heure d'Expendables 3, n'est pas trop mauvaise avec deux scènes d'action excellente - L'attaque du train et le port de Mogadiscio. Après le long-métrage prend son temps pendant une heure, avec un Barney Ross voyageant au quatre coins de la Bulga…, des États-Unis dans laquelle le mercenaire recrute une nouvelle équipe composée de jeune. Arrive ce que certains craignaient au vu des bande annonces, Sylvester Stallone est "un vieux con" au milieu de ces rookies lui expliquant de A à Z comment marche l'informatique à base de "Tu vois je coupe les circuits qui ferment les portes…", heureusement aucunes références à Twitter et Facebook n'est présente.

Quelques veines tentatives sont là pour donner de l'épaisseur à certains nouveaux protagonistes, Kellan Lutz ou à l'informaticien interprété par Glen Powell. Cela valait il le coup de faire disparaitre l'ancienne équipe ? Si c'est pour la remplacer par une autre sans charisme.


Surtout que contrairement à Expendables 2 : Unité spéciale dans le camp ennemi en face, il n'y a vraiment personne. A part le fameux Conrad StoneBanks - Interprété par Mel Gibson - ce personnage bien introduit dès le début en bad-guy de service, devient rapidement transparent et énormément sous-exploité, un comble !. Lors de l'assaut final celui-ci se dégonfle comme une baudruche en se pointant pour un combat d'une rare nullité, expédié en une minute chrono. Sylvester Stallone, propose aux spectateurs aucun sous-fifre digne de ce nom, à contrario du second volet. Nos Expendables affrontent donc dans un hôtel insalubre et en ruine des troufions par paquet de dix, en les flinguants pendant une vingtaine de minute, une séquence rappelant The raid ou le pastiche du "body count" d'Hot Shot 2. 




Comme pour Expendables 2 : Unité spéciale, l'auteur & cinéaste tente d'apporter un sous texte sur les hommes et la guerre. La blessure meurtrière d'Hale Caesar - Interprété par Terry Crews - apporte cette touche de pathos servant à dissoudre la troupe de mercenaire. Grâce à cet événement tragique nous nous apercevons que pour les membres de cette unité d'élite "faire la guerre" est leur seul et véritable but dans la vie. Quand à l'hispanique Galgo, celui-ci raconte à Barney Ross la mort de son commando lors d'une opération et que l'adrénaline du combat lui manque… Sylvester Stallone nous montre ici, des véritables fous de guerre. 

Malheureusement ces différents passages affectifs sont introduits avec des gros sabots, qu'ils ne provoquent aucunes émotions de notre part. C'est sur ces moments là qu'on se rend compte que l'époque de John Rambo ou de Rocky Balboa est bien lointaine.


Quelques clins d'oeil aux filmographies de nos actions-star, sont dissimulées - Et certaines répliques sont déjà cultes. Ainsi par exemple pour Wesley Snipes : "Mais pourquoi on t'as foutu en taule ? Pour fraude fiscale". Quand à Sylvester Stallone, celui-ci a droit une jolie référence à Judge Dredd : "La Haye c'est moi" ou encore Arnold Schwarzenegger avec le mythe "Get to the Chopper" de Predator.

La mise-en-scène de Patrick Hughes est impeccable, mais rien de vraiment mémorable pour nos rétines, d'ailleurs Expendables 3 est peut-être le mieux réalisé des trois films de la franchise. Là où le bât blesse ! La fameuse classification PG-13 fait énormément mal, l'action est mollassonne avec aucune gout de sang à l'écran… 

Pour les effets-spéciaux, c'est toujours la honte. La plupart des incrustations numériques font pauvres donnant un rendu visuel "has-been" (l'atroce saut de Sylvester Stallone sur fond vert à la fin) ou digne d'un Direct-To-Video tourné dans les pays de l'Est. La direction artistique est affligeante avec des hangars, du gris, de la Bulgarie et des buildings abandonnés… Et la photographie est atroce, un véritable choc surtout que l'on sait qui est derrière Peter Menzies Jr.… Le directeur de la photo de Die Hard : Une journée en enfer et du 13ème guerrier.

Pour les comédiens, malheureusement pour eux la présence omniprésente de Sylvester Stallone à l'écran, relègue la plupart des anciens aux fond de la classe, le spectateur assiste donc au retour de l'égo-démesuré de Môsieur depuis Rocky IV. (Même Jason Statham à un rôle mineur c'est dire et Dolph Lundgren ne dit même pas un mot…)

Antonio Banderas alias Galgo ne gêne pas dans son rôle de side-kick comique, l'acteur
 est en roue libre totale et s'amuse comme un fou… Comme nous à chacune de ses différentes apparitions. Schwarzy passe faire coucou lors de ses trois courtes scènes en dézinguant du troufion à la tourelle à la fin. Adieu Bruce Willis, celui-ci demandait un cachet de trois millions de dollars pour trois jours de tournage en Bulgarie… Harisson Ford le remplace donc au pied levé en reprenant un rôle similaire au sein, en interprétant un énième agent de la CIA. Quand à Jet Li, le comédien arrive de nul part à la fin sur le tarmac de l'aéroport avec cinq secondes de présence à l'écran à tout casser lors du climax et celui-ci ne sert à rien. Et Wesley Snipes est au final, celui qui s'en sort le mieux de tout le casting. A noter la présence de Robert Davi (James Bond : Permis de tuer, Les goonies ou Le contrat) en marchand d'arme.

Pour l'équipe "Next génération" leur présence à l'écran est omniprésente mais la plupart d'entre-eux montrent qu'ils ne savent pas jouer la comédie… La seule à vraiment s'en sortir (Et encore c'est un grand mot) est Ronda Rousey, cette dernière casse quelques bras et fait deux trois clés. L'ancienne championne d'UFC s'en sort donc avec les honneurs comparé à un Victor Ortiz ne servant à rien, alors qu'il est introduit en tant que boxeur, la honte.



Expendables 3 est une véritable déception. Malheureusement le spectateur à l'impression de visionner un simple Direct-To-Video ou un téléfilm lambda tourné en Roumanie avec Steven Seagal ou Dolph LundgrenSylvester Stallone, tente de s'adapter à la mode Badass des récents The Raid ou Fast and Furious en proposant une équipe de jeune recrue mais la sauce ne prend pas !. Quand à la réalisation de Patrick Hughes, celle-ci est sans surprise… Ce long-métrage est-il l'épisode de trop ?! Peut-être, en tout cas la désillusion de l'été sans aucun doute. 


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