mardi 29 avril 2014

Rocky IV (1985)

La conclusion de la saga prévu après Rocky III : L'Oeil du Tigre, soit une trilogie, n'aura pas lieu. Rocky Balboa revient finalement, en Novembre 1985, dans les salles obscures, avec Rocky IV.

Son interprète, cinéaste & scénariste, Sylvester Stallone, est alors au point culminant de sa carrière, venant enchaîner le succès planétaire de Rambo II : La Mission. Cet opus est le plus controversé de la saga à cause de ses relents de guerre froide, pendant les années de présidence Reagan. 

Comme point de départ pour écrire le scénario Sylvester Stallone s'inspire d'un match de boxe politique en 1936, en plein nazisme, entre l'Allemand Max Schmeling et l'Afro-Américain Joe Louis

1985, le boxeur de l'union soviétique, Ivan Drago pose les pieds aux États-Unis afin de défier Rocky Balboa. Apollo Creed, trouvant arrogant l'athlète Russe, se propose  de l'affronter à la place de l'étalon Italien, pendant un match d'exhibition à Las Vegas. Mais le combat tourne au drame, l'ex-champion du monde des poids lourds, meurt d'un arrêt cardiaque suite aux puissants coups de son adversaire. Se reprochant de pas avoir sauvé son ami, en jetant l'éponge, Rocky décide de combattre Drago, en URSS…


Rocky, c'est l'histoire de la vie d'un homme, prenant aux tripes le spectateur, par l'aspect affectif du personnage. Le boxeur forge indiscutablement l'esprit du film, au-delà de la compétition, de la boxe et de son ascension. On suit surtout le destin de Rocky Balboa, au fil du temps et de sa carrière. Les débuts de la saga sont les meilleurs feel-good movie pouvant exister, avec cette musique de Bill Conti donnant la pêche, avec l'envie de frapper un punching-ball. Rocky Balboa, c'est au final un gars simple, un peu benêt, gentil, humain… Les deux choses primordiales dans sa vie : La boxe & sa famille. Malheureusement avec Rocky IV, cet aspect autobiographique des deux premiers long-métrages à totalement disparu, Rocky fait du Sylvester Stallone républicain, devenu l'action-star mégalomane, depuis Rambo II : La Mission. Certainement l'un de ses pires scénarios, jamais écrit, ne possédant aucune finesse d'écriture. Contrairement à d'autres récits de cette décennie abordant ce thème similaire de la guerre froide, comme Double Détente avec son rival & ami de l'époque, Arnold Schwarzenegger.

Le couple présidentiel Américain, Ronald Reagan
et sa femme Nancy, avec Sylvester Stallone &
sa compagne de l'époque, Brigitte Nielsen. 

Le scénariste, cinéaste & comédien se sert de son personnage fétiche, pour faire un pamphlet de propagande Américaine. Ses relents de fiertés patriotiques, nationalistes, ici, sont trop manichéens : Le héros de la nation de la liberté contre la machine de guerre soviétique, hautaine, austère… La représentation des femmes Russes, peut être assimilé aux Nazis - Grandes aux yeux bleus & blondes -. Le message final sur la paix dans le monde, et la compréhension entre les peuples, le politburo du Kremlin applaudissant le discours du boxeur venu d'Outre-Atlantique… Atteignent des sommets de niaiserie. 

Outre cet aspect peu glorieux. Rocky IV, peut avoir une double lecture : La mégalomanie des Américains, et leur trop grande confiance en eux, le spectacle de James Brown, entonnant "Living in America" lors de l'exhibition d'Apollo Creed par exemple. La présence du chanteur est une référence au combat mythique "Rumble to the jungle", organisé en 1974 au Zaïre à Kinshasa, par le sulfureux promoteur Don King, avec en tête d'affiche : Le challenger, Mohammed Ali & Georges Foreman, champion du monde en titre.


Rocky IV est entaché par la mort d'Apollo Creed, l'ancien champion du monde des poids lourds toujours aussi prétentieux, refusant d'être has-been et de vieillir. Ressort pour l'occasion son costume d'Oncle Sam, référence au premier Rocky. Son décès intervient trop rapidement, sans dégager une force émotionnelle. Quand au Boxeur Russe, emblématique, Ivan Drago. Premier rôle de Dolph Lundgren, au cinéma. L'acteur est une magnifique découverte, montagne de muscle charismatique. Presque muet pendant une heure trente cinq, balançant trois phrases, notamment cette punchline, devenue culte aujourd'hui : "If he dies, he dies". Les personnages secondaires sont inexistants, même Adrian. Paulie est devenu, un vulgaire side-kick comique par excellence. Ludmilla Vobet Drago - La femme à Ivan Drago - est interprétée par Brigitte Nielsen, Madame Stallone dans la vie lors de la sortie de Rocky IV.
 
L'entraînement en pleine campagne Sibérienne, reste mythique. Un montage alterné, avec l'opposition entre la manière artisanale et celle usant de hautes technologies. Rocky s'entraîne donc à la dure, en utilisant la méthode Lafay, avec peu de matériels ou d'outils. L'étalon Italien, se fait les muscles en travaillant comme un paysan. Son adversaire Russe, Ivan drago, est un rat de laboratoire, un cobaye entre les mains des scientifiques, et de la science. Ces derniers n'hésitent pas à le doper aux stéroïdes, et autres anabolisants. Les savants utilisent sur lui, les dernières technologies et ordinateurs - pour l'époque -. La disparition de la mythique composition de Bill Conti, se fait ressentir énormément. Elle est ici remplacée, par les sonorités bontempis de Vince DiCola.


La mise-en-scène, est véritablement ancrée dans les années 80. Avec des idées loufoques, et ringardes, comme le robot domestique. La réalisation est quelconque, assez clipesque de temps en temps, comme le passage flasback de cinq minutes, servant de bouche trou, plombant Rocky IV de pathos inutilement.

No Pain, No Pain, No Pain…

Les combats sont énergiques, violents. Les droites de Rocky, font mouches sur la montagne Russe - Au fil des films, le scénariste a dû oublier, que l'étalon Italien était gaucher de naissance -. Le tournage fut d'ailleurs arrêté, Sylvester Stallone a été hospitalisé pendant deux semaines, suite aux coups de Dolph Lundgren.

 

Rocky IV, se suit comme un véritable plaisir coupable. La réalisation ancrée dans les eighties a mal vieillie. Cet opus de propagande Américaine n'a malheureusement rien à voir avec l'esprit des deux premiers opus. Ici, tout est d'envergure mégalomane, comme son comédien, scénariste, réalisateur : Sylvester Stallone


   

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