dimanche 27 avril 2014

La Grande Attaque du Train d'Or (1979)


Récompensé par le Prix Edgar Allan Poe pour Un Train d'Or pour la Crimée, La Grande Attaque du Train d'Or est l'adaptation du propre roman que Michael Critchton avait publié quelques temps plus tôt, s'inspirant de fait réels survenus en 1855. Après PursuitMondwest - Westworld & Morts Suspectes, le romancier Américain repasse derrière la caméra.

Produit par Dino de Laurentiis, nabab Italien célèbre pour avoir financé - ou co-financé - plus de cinq cent longs-métrages dont trente-huit furent nominés aux Oscars : De La Strada de Frederico Fellini, à Barbarella de Roger Vadim, en passant par Serpico de Sidney Lumet ou encore Conan le Barbare de John Milius. Et surtout Dune, oeuvre renié par son cinéaste David Lynch. Devant l'échec commercial de l'adaptation de ce roman culte de Science-Fiction de Frank Herbert, le producteur transalpin perdu énormement d'argent et dû renonçer à investir dans d'autres projet ambitieux.



"En 1855, l'Angleterre et la France étaient en guerre contre la Russie en Crimée. Les troupes Anglaises étaient payées en or. Une fois par mois, 25 000 £ étaient placées dans des coffres dans la banque Huddleston et Bradford à Londres. et amenées à la gare sous la surveillance de garde armés le convoi n'avait pas d'itinéraire, ni d'horaire établis. L'or était placé dans le wagon à bagages du train de Folkestone pour être transporté par bateau jusqu'au continent puis en Crimée. Les coffres-forts étaient mis dans deux coffres Chubb fabriqué en acier trempé d'une épaisseur de deux centimètres. Chaque coffre pesait 250Kg, et possédait deux verrous nécessitant deux clés chacun, soit quatre clés au total, Par mesure de sécurité chaque clés était gardée séparément. Deux clés étaient confiées au chef de gare, qui les gardait dans son bureau. Une troisième était à la garde de M. Edgar Trent, président de la banque Huddleston et Bradford. Et la quatrième était entre les mains de M. Henry Fowler, directeur de Huddleston et Bradford. La présence d'une telle quantité d'or en un seul endroit suscitait l'intérêt de tout les bandits Anglais, mais en 1885, il n'y avait jamais eu d'attaque contre un train en marche…"

En 1855, en pleine époque Victorienne, le charismatique, Edwards Pierce, maitre voleur, élabore un plan pour s'emparer d'un chargement d'or - d'une valeur de 25 000£ -, destiné au front de Crimée. La banque chargée du transport de fond, prend d'extrême précaution, en enfermant l'or dans deux coffres-forts, chacun muni de deux verrous. Le brigand doit donc s'emparer de quatre clefs pour pouvoir réussir le casse du siècle. Pour cela, il recrute un complice Robert Agar, crocheteur professionnel et expert en copie de clef. Edwards Pierce, profite de sa richesse et de ses contacts professionnels pour localiser les trousseaux : Les dirigeants de banque, M. Henry Fowler & M. Edgar Trent, en possède une chacun, les deux autres sont en sécurités dans une armoire, dans le bureau de la compagnie South Eastern Railway à l'intérieur de la gare de London Bridge. Les voleurs réussiront-ils le coup du siècle ?

Gravure du Crystal Palace à Londres.
Tirée librement de l'histoire vraie du grand vol d'or en train de 1855 à Londres. Ce méfait imaginé par Edward Agar et son complice William Pierce, c'est réellement passé sur la route de Folkestone, avant de pouvoir être embarqué en bateau à travers la Manche, jusqu'au port de Boulogne-sur-mer en direction de Paris.

La reconstitution de Londres à l'époque Victorienne est l'une des réussites du film. Les décors sont riches, réalistes, fourmillent de vie et nous transportent dans la capitale Anglaise de la fin du XIXème siècle

On aperçoit lors d'une séquence un feu d'artifice lancé du fameux Crystal Palace. À l'origine situé à Hyde Park, pour l'emblématique première exposition universelle de Londres en 1851. Cet ouvrage créé par le paysagiste Joseph Paxton. D'une longueur de 564 mètre, et d'une hauteur intérieur de 39 mètres. L'édifice offrait une surface d'exposition de 92 000 m². Ce palais composé d'acier et de verre, préfigure la construction en pré-fabriqué. Apres les six mois de l'événement écoulés, il est ré-assemblé à Penge Place situé au sommet de Sydenhall Hill. Mais le 30 Novembre 1936, un incendie survient en plein dans la nuit, détruisant le palace en quelques heures seulement.

L'intrigue est savoureuse, avec cet aristocrate-voleur désirant dérober les lingots d'or pendant son transport en train. De la mise en place du plan à son exécution nous suivons les aventures de nos deux héros et comme souvent dans les Caper Movie - films de casse - les imprévus sont inévitables. Le film comporte de nombreuses allusions sexuelles dans les dialogues - Notamment entre la femme d'Edgar Trent & Edwards Pierce, lors du goûter.

Superbement éclairée par le regretté Geoffrey Unsworth (Superman, 2001, L'Odyssey de l'Espace) - à qui le film est dédié -, La Grande Attaque du Train d'Or est un habile mélange d'aventure et d'humour, un divertissement comme on en fait plus, un spectacle grand-public dans le sens noble du terme. Bénéficiant d'une direction artistique de toute beauté et de la mise en scène solide de Michael Crichton, cette oeuvre doit également beaucoup à l'énergie et à la bonne humeur communicative de son trio.

Sean Connery, décontracté dans son rôle d'Arsène Lupin "so British". Le comédien assure ses propres cascades, comme la spectaculaire séquence de vol, où celui-ci se retrouve sur le toit du train, à éviter les nombreux ponts et autres tunnels parcourant le trajet. Son partenaire, Donald Sutherland, incarne l'excellent Robert Agar, à mi-chemin entre le side-kick comique, et le ton sérieux, nécessaire pour pouvoir réussir le casse du siècle. Et la ravissante Lesley Anne Down, est l'atout charme.

La composition fantastique de Jerry Goldsmith, renforce le côté héroïque de ce film d'aventures.

Irrésistible, Jubilatoire ! La Grande Attaque du Train d'Or, est un savoureux Caper-Movie - film de casse - se déroulant à l'époque Victorienne. Les aventures de cet Arsène Lupin à l'anglaise, gentleman cambrioleur, sont plutôt bien rythmées, privilégiant l'humour et le suspense à l'action débridée (qui ne survient réellement qu'à la toute fin). Un divertissement aussi classieux qu'agréable, embaumé d'un doux parfum d'héroïsme.


Affiche Japonaise

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