jeudi 27 mars 2014

Carnage - Prime Cut (1972)

Carnage rebatipsé Prime Cut, titre original exploité chez nous lors de sa ressortie en vidéo. Polar dans la pure tradition des années 70. Réalisé par Michael Ritchie, cinéaste ayant fait ses classes à la télévision pour embrayé ensuite dans le monde du cinéma, avec la descente infernale & votez McKay, tout deux avec Robert Redford en acteur principal.

Nick Devlin est engagé par la mafia de Chicago de récupérer l'argent de Mary Ann, une crapule de la pire espèce, responsable d'un abattoir dans le Kansas, lui servant de façade pour ses véritables activités : Dealer de drogue et surtout la traite des blanches, les filles sont vendues comme du bétail. Bien sur ce dernier refuse de payer son dû, commence alors un bras de fer chez les redneck…

Le générique d'ouverture, s'ouvre sur une chaine de production alimentaire de steak et de saucisse, du boeuf au produit fini, sauf au détour d'un plan furtive, on entr'aperçois un cadavre humain, l'ambiance est donc donnée dès le début. À la manière de L'inspecteur Harry de Don Siegel ou d'autres polars Américains de l'époque, l'écriture subversif ancré des 70's, est la force de Carnage, l'exploitation des femmes comme du bétail est le meilleur exemple, avec cet orphelinat servant à Mary Ann, de vendre des filles, de l'esclavagisme moderne.


En voyant Carnage on pense à La loi du milieu, avec l'opposition entre gangster des villes aux "méthodes raffinées" et truands des champs aux "méthodes rustres". Les deux adversaires se livrent un duel viril physiquement & verbalement : Nick Devlin, tueur au sang froid imperturbable, peu bavard, presque Melvillien et Mary Ann, nom très féminin, salaud de la pire espèce, ayant une relation tendancieuse avec son frère, une sorte d'homosexualité latente.

Affiche Américaine

Également la confrontation de deux mondes à lieu, celui des citadins et des ruraux, voir des bouseux avec en point d'orgue surréaliste, la foire agricole, ou les spectateurs applaudissent quand Lee Marvin & Sissy Spacek se font tirer dessus, les autorités publiques sur place, policiers et administrations, ne bougent pas le petit doigt. Cela montre le réseau mafieux, et la corruption mise en place par Marry Ann.

La réalisation inspirée de Michael Ritchie, à la manière d'un documentaire, met en valeur les paysages urbains et ruraux, la séquence du vent caressant le champs de blé, fait penser à Terence Mallick. L'utilisation du CinémaScope donne une plus-value indéniable. La mise-en-scène peut paraitre absurde, voir surprenante, comme le frère de Mary Ann essayant de poignarder Nick Devlin avec une saucisse.

Le cinéaste signe deux belles séquences :

La course-poursuite épique avec la moissonneuse-batteuse, bénéficiant d'un montage efficace, un beau pastiche de la mort aux trousses d'Alfred Hitchcock. Et le final avec la préparation du gun-fight, - une première pour l'époque - sous le tonnerre grondant au loin, la fusillade dans le champs de tournesols filmée efficacement et la destruction spectaculaire d'une serre à l'aide d'un camion.

Rien à redire sur les acteurs, aux sommet de leur gloire. Lee Marvin charismatique bouffe l'écran littéralement et Gene Hackman en redneck salopard, livre une prestation solide à sa hauteur. Coté casting féminin, la jeune Sissy Spacek très convaincante et Angel Tompkins (La loi de Murphy), sublime en femme vénale, actrice physiquement proche des égérie des 70's comme Angie Dikinson.

La composition très jazzy de Lalo Schiffrin accompagne à merveille les images.

Polars violent, sans concession, se déroulant dans l'Amérique profonde, Prime Cut est dans la droite lignée des B-Movie de l'époque, le long-métrage de Michael Ritchie bénéficie d'une réalisation solide & impeccable. Une belle petite découverte !

Affiche Japonaise

Affiche Japonaise
Affiche Italienne

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