mercredi 25 juillet 2012

Howard... Une Nouvelle Race de Héros (1986)



En 1986 sort sur grand-écran, un véritable Oeuf-Ni. Une production signé, George Lucas : Howard... Une Nouvelle Race de héros.

Adaptation du comics-book de Steve Gerber aux éditions Marvel. Les aventures du canard sont réalisées par Willard Huyck, scénariste sur American Graffiti et Indiana Jones & le temple maudit.

Howard T. Duck est un canard humanoïde habitant la planète DuckWorld. Notre palmipède se retrouve propulsé mystérieusement sur Terre, à Cleveland au Etat-unis. C'est alors qu'il vient au secours d'une chanteuse, Berverly, grâce à ses capacités martiales Quack-Fû. Ensemble, ils essayeront de trouver un moyen pour que notre héros reparte dans son foyer...   



Échec retentissant au box-office avec environs vingt-et-un millions de dollars de perte. George Lucas alors lourdement endetté par la construction du Skywalker Ranch, qui lui coûta cinquante millions de dollars, sans oublier son divorce récent, le producteur appauvri est obligé de vendre Lucasfilm Computer Division à Steve Jobs qui deviendra quelques années plus tard le studio d'animation Pixar, certainement un mal pour un bien.

Howard... Une Nouvelle Race de Héros est une oeuvre détestée depuis de nombreuses années ! Renié par le créateur du comics-book Steve Gerber. En 1986, le film ramasse une ribambelle de prix lors des Razzie Award.

Pourtant sur la production, George Lucas réuni des techniciens de Star Wars Ben Burtt pour les effets sonores, Phil Tippett pour les effets-spéciaux et en directeur artistique, un habitué de l'écurie LucasFilm : Joe Johnston réalisateur des Aventures de Rocketeer & de Captain America : First Avenger. Les effets-visuels sont confiés à I.L.M (Industriual, Light & Magic).

Quant à la distribution, celle-ci ne démérite pas. Réunissant Léa Thompson connu pour son succès récent de Retour vers le Futur. Le jeune Tim Robbins de Top Gun fraichement sorti la même année, sans oublier l'excellent Jeffrey Jones.

La musique est composé par le grand John Barry. Mélomane connu pour ses célèbres compositions de la saga James Bond en passant par le thème d'Amicalement Votre.

Le costume de canard - ressemblant plus à un Ewok à plume - coûta à la production deux millions de dollars, notre cher George Lucas nous prouve ainsi une nouvelle fois son amour immodéré pour les nains… Alors que des prototypes sont refusés, sculptés par James Kagel, à l'aspect respectueux du comics-book ont été réalisés au sein de Stan Winston Studio. Société portant le nom de son illustre créateur spécialisé dans l'animatronique, le maquillage et les effets-spéciaux - Reconnu pour PredatorTerminator & Aliens : Le retour. 

Prototypes refusés par George Lucas. 

Howard... Une Nouvelle Race de Héros se décline en deux parties biens distinctes. Dans la première, notre canard part à la découverte de la Terre, de ses habitants. Howard ressent le mal du pays, l'ambiance est digne d'une comédie-sociale et romantique, notre héros n’hésitant pas à donner quelques réparties moralisatrices. Apres ces évènements l'intrigue change de registre pour devenir une oeuvre de science-fiction avec l'arrivée d'une créature spatiale prenant possession du corps de Jeffrey Jones.

Un des problèmes majeur est son hésitation constante de plaire à un public enfantin et adulte. Howard peut faire preuve de mauvais goût pour l'époque : Notre héros lit playduck - version canard de Playboy -, fume des cigares, se cuite à la bière et garde une capote usagé dans son porte-feuille. Sans oublier les nombreuses allusions sexuelles, avec Berverly à la limite de la zoophilie, car comme dans son comics-book, notre caneton est "humanophile", il sort avec des femmes pas des cannes.

Coté casting, Léa Thompson, s'en sort le mieux, en jeune rock-star en devenir, son mélange capillaire et vestimentaire rappellent Madonna et Cindy Laupers. Tim Robbin, est un nerd scientifique, cabotinant à mort, à en devenir énervant. Quand à Jeffrey Jones, à la coupe de cheveux hirsute et aux divers ajouts de prothèses, le comédien effectue une performance raté de posséder en modifiant sa voix... cela en devient grotesque.

Ce monde canardesque nous offre des clins d'oeil à la Pop-Culture. Outre la version de Playboy pour palmipède, on peut découvrir deux affiches dans l'appartement d'Howard : My little Chickadee, "mon petit poussin chérie" en France, sortie de 1940 avec Mae N'est dans le rôle féminin. Et Breeder of the lost Stork, référence évidente à Indiana Jones : Les Aventuriers de l'Arche Perdue.


La réalisation de Willard Huyck est ancrée dans les eighties, rendant la mise-en-scène kitch à souhait. Le spectateur voit apparaître à l'écran au détour d'une ruelle, des hordes de punks sortie tout droit d'un Madmax, les coupes de cheveux et choix vestimentaires donnent un aspect ringard au film... Outre le costume de canard, les effets-spéciaux d'I.L.M, utilise de bons vieux effets à l'ancienne, ici pas d'image de synthèse. Nous avons droit à des maquillages caoutchouteux, des maquettes et autres méthodes pyrotechnique. Les monstres sont animés image par image à la manière de Ray Harryhausen

Véritable Oeuf-Ni, plaisir coupable, voir pervers… Ancré à jamais dans les eighties. Son scénario bancale, le cabotinage de certains acteurs sont ses défauts majeurs. Le mauvais goût assumé et son humour balourd rendent enfin compte Howard... Une Nouvelle Race de Héros, attachant. Ce long-métrage reste sans conteste un des plus gros échecs de l'histoire du cinéma

Affiche Française. 

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