vendredi 7 octobre 2016

Tu ne tueras point (2016)

 

Résurrection d’un pestiféré. 


Infréquentable à Hollywood, Mel Gibson revient derrière la caméra en renouant avec son cinéma de bruit et de fureur, insufflant un air de sacré – forcément ! – dans un film de guerre à la dimension visuelle ahurissante. Mad Mel is back !

Le retour de Mel Gibson à la réalisation s’est fait attendre, c’est peu de le dire. Au-delà de ses accomplissements d’acteur, Mel Gibson est incontestablement un metteur en scène accompli, comme en attestent les réussites artistiques indiscutables que sont Braveheart (1995) et Apocalypto (2006), fragments d’une œuvre cinématographique consacrée toute entière au respect des libertés individuelles et collectives. Après une traversée du désert longue de dix ans, le retour de Mel Gibson comme réalisateur était une évidence, mêlée d'excitation et de défiance dans les esprits des cinéphiles.

La Passion du Christ, plus gros succès de l'histoire du ciné indépendant, était brillamment mis en scène et puissamment interprété, mais il était difficile après coup d’y voir autre chose qu’un outil de propagande brandi par un extrémiste religieux qui s’ignore. Mis au ban d’Hollywood après moult déclarations fumeuses et dérapages comportementaux compromettants qui ont définitivement (?) terni son image,Mel Gibson entreprend alors son chemin de croix, enchaînant petits rôles anecdotiques mais expiatoires. Quand une partie de la presse souligne son retour en grâce cette année dans le très inégal Blood Father de Jean-François Richet, avec une interprétation effectivement jouissive qui se rappelle aux bons souvenirs des meilleurs moments de sa carrière, voilà que l’acteur australo-américain remet le pied en terrain glissant. Après la confirmation de la mise en chantier d’une suite à La Passion du Christ, une annonce déjà polémique en elle-même, voici que débarque Hacksaw Ridge (Tu ne tueras point, chez nous, dévoilé à la Mostra de Venise)… Son premier film comme réalisateur depuis une décennie, construit autour de la Foi de son personnage principal. Ce n’est finalement une surprise pour personne mais voilà qui avait malgré tout de quoi laisser perplexe sur le papier.


Le véritable Desmond T. Doss.

Le personnage en question est Desmond T. Doss, vétéran de la bataille d’Okinawa et premier objecteur de conscience de l'armée américaine à se voir récompenser de la médaille du mérite pour bravoure au combat. Une figure peu commune et suscitant respect et admiration, indépendamment de toute affiliation religieuse. Le mérite du bonhomme ? Affronter le feu ennemi et sauver à lui seul un peu plus de soixante dix soldats comme infirmier, tout en ayant refusé de porter et de se servir d’une arme, suivant à la lettre le commandement biblique.

Soucieux d’échapper à toute accusation de prosélytisme, Mel Gibson décide de s’en tenir aux faits et base son film sur l’excellent documentaire de Terry Benedict (The Conscientious Objector, 2004), qui était d’une grande retenue et subtilité dans son approche du sujet. 


Disons-le tout net : de retenue et de subtilité, il n’en est pas vraiment question dans Tu ne tueras point.  Le metteur en scène dissimule bien mal son intérêt principal pour le sous-texte religieux et de nombreux confrères (au sein de la rédaction y compris) se sont déjà ému de ce point de vue supposé biaisé qui mettrait de facto les croyants au-dessus des non-croyants dans l’échelle de valeur des courageux et des nobles d’esprit. Oui, la religion est un peu on the nose ici (le titre français, pour une fois, ne trompe pas sur la marchandise) mais ce sous- texte très présent n’exprime en réalité aucun constat d’ordre spirituel. La caméra est centrée sur Desmond T. Doss et son cas de conscience lié à ses croyances personnelles, certes, mais jamais il ne sera question d’un jugement d’ordre moral ni de l’établissement d’une supériorité quelconque. Gravitant autour de Desmond T. Doss  les personnages secondaires n’en paraissent pas moins bons ou moins courageux (qui peut l’être réellement dans ce contexte ? Avaient-ils le choix ?). On notera d’ailleurs que si la prestation d’Andrew Garfield est impeccable, les comédiens qui partagent l’affiche avec lui sont au diapason, conférant une humanité tout aussi poignante et défendable à leurs personnages respectifs. Hugo Weaving est bouleversant en père alcoolique et autodestructeur, Vince Vaughn est crédible en Sergent instructeur au grand cœur et Luke Bracey est surprenant de charisme (on ignorait qu’il y avait un tel potentiel de star en lui !).

 N’est pas Terrence Malick qui veut, cependant. Là où La ligne rouge humanisait l’ennemi pour mieux souligner le caractère horrible et superflu du conflit armé, Mel Gibson ne s’embarrasse pas de détails et se focalise uniquement sur le combat que Doss mène contre l’ennemi et contre lui-même. Le « Jap » s’en trouve réduit à une figure purement abstraite (qu’un gradé de l’armée désigne comme étant satan, ce qui est particulièrement symptomatique dans le contexte évoqué plus haut), un être fourbe, sans foi ni loi, qui n’en a cure de vivre ou de mourir… Définition regrettable que ne viendra pas tempérer une brève scène de rencontre avec un blessé Nippon, seul véritable moment de compassion. Bref, tout cela n’est peut-être pas d’une très grande finesse et l’ensemble s’avère souvent naïf aux yeux du profane, mais point de prosélytisme religieux ici. Certains seront peut-être gênés aux entournures par une forme d’angélisme, une naïveté nettement visible dans la première moitié du film qui diffuse un air de classicisme un peu suranné au cœur d’une narration à l’apparence convenue. Mais il s’agit en réalité d’un processus conscient, une construction au contraire très travaillée qui a pour seul but de créer un décalage d’atmosphère brutal et souligner l’effondrement de cet idéalisme de grenouille de bénitier au profit de la sauvagerie et de la fureur mettant à mal les croyances de Desmond T. Doss  La première scène de bataille survient comme une explosion de grenade dans la gueule et figurera longtemps dans les tablettes comme l’une des scènes les plus marquantes de l’année… si ce n’est de l’histoire du cinéma tout court ! La réalisation en apparence conventionnelle du début du récit a fait place aux morceaux de bravoure à répétition, dans un déluge de sauvagerie qui laisse loin derrière le fameux premier quart d’heure de Il faut sauver le soldat Ryan de Steven SpielbergUn choc sensoriel, aussi bien visuel que sonore, orchestré de main de maître avec un chef opérateur de haut vol, le Kiwi Simon Duggan (vu chez Alex Proyas, Len Wiseman, Baz Luhrmann ou encore Duncan Jones). Un tour de force, et un retour par la grande porte pour un pestiféré. Rendez-vous aux Oscars 2017 ?

Même si Mel Gibson ne peut s’empêcher de terminer les aventures de Desmond T. Doss sur une note visuelle christique un peu facile et superflue (le brancard, telle une descente de croix), le réalisateur échappe à l’écueil du happy end moralisateur en donnant la parole au véritable Desmond T. Doss et en faisant parler les images d’archives. Celles-ci valent mieux qu'un long discours. Mel Gibson ponctue ainsi avec retenue un long-métrage parfois sanctifiant dans son propos mais sincère et brillant dans sa conception. Captivant. Mel is back, qu’on se le dise !

Critique écrite par Ludovic Gottigny (journaliste à Clap Mag)



dimanche 2 octobre 2016

Tiger Mask W - Episode 1 : Les deux Tigres


À l'origine Tiger Mask est une création originale d'Ikki Kajiwara, "le Dieu du manga sportif", scénariste devant sa renommée au manga de baseball L'étoile des Géants (Kyôjin no hoshi). Et Derrière les coups de crayons pour donner vie à ce catcheur à tête de Tigre sur quatorze volumes nous retrouvons le mangaka Naoki Tsuji.

Évidemment son adaptation ne tarde pas à arriver sur la petite lucarne - le 2 octobre 1969. La société qui s'occupe des aventures de Tiger Mask n'est autre que Tôei Animation, célèbre studio d'animation.  

Au sein de l'équipe de production le regretté Kazuo Komatsubara (UFO Robo Grendizer - Goldorak -, Space Pirate Captain Herlock - Albator), ce technicien hors pair est à la fois Character Designer et aussi directeur de l’animation, n'hésitant pas à cumuler fréquemment ces deux postes.


Dans un entretien mémorable accordé à Animeland (numéro 74, page 65) l'épouse de Kazuo Komatsubara raconte une anecdote lors de la production de la série. Son mari était si attaché à cette série que pour le dernier épisode, il a voulu que celui-ci soit fignolé à la perfection, avec plus d'étapes d'animation qu'à l'accoutumée. Ce qui malheureusement retardera son voyage de noces !. Lors de sa diffusion Kazuo Komatsubara avait réservé une chambre dans un hôtel afin que lui et sa femme voient en direct le dernier épisode de Tiger Mask dont il avait dirigé l'animation et dont il était très fier ! Madame Komatsubara avait également expliqué qu'à cette époque, les magnétoscopes n'existaient pas encore et qu'on ne pouvait pas enregistrer les émissions à la télévision. Des nombreuses oeuvres d'animation auxquelles ce géant de l'animation a participé, Tiger Mask & Space Pirate Captain Herlock - Albator étaient ses préférées. 

Kazuo Komatsubara était un véritable artiste passionné dans son travail, un géant de l'animation Japonaise...

Hommage à Tiger Mask de Junichi Hayama,
responsable de l'animation sur Tiger Mask W.

Quant aux musiques de Tiger Mask, celles-ci sont composées par Shunsuke Kikuchi, célèbre mélomane connu pour ses partitions de nombreuses séries culte comme UFO Robo Grendizer - Goldorak -, Dr Slump ou encore la saga d'Akira Toriyama Dragon ball & Dragon ball Z …. 

Cette première série narre les aventures de Naoto Date, un catcheur au masque en forme de tête de tigre qui décide d’aider les enfants d’un orphelinat, son identité doit rester secrète car il combat l'organisation secrète Tiger's Hole, dirigé par Mister X. Tiger Mask marque les esprits d'une génération par son dynamisme et sa violence visuelles. L'anime compte 105 épisodes, sa diffusion se termine le 30 septembre 1971.

En France nous avons seulement connu la deuxième série, Tiger Mask II - diffusé le 20 Avril 1981 au Japon - grâce à l'unique VHS (ou Bêta-Max au choix) disponible à l'époque chez l'éditeur Jacques Canestrier sous le nom Le Tigre : L'invinsible Masqué, seulement trois épisodes sont alors disponibles en version Française sur les trente-trois diffusés sur l'archipel… Une goutte dans l'océan.


 "Je suis Le Tigre !"


En Juillet 2016, Tôei Animation annonce à la surprise générale la diffusion pour l'automne d'un nouvel opus du catcheur à tête de Tigre, Tiger Mask W (prononcé "double"). Le comité de production déclare également que des catcheurs de la ligue New Japan Pro Wrestling apparaitront dans certains épisodes.

Le réalisateur Toshiaki Komura a officié sur de nombreuses séries d'animations comme Ring ni Kakero, Kinnikuman II - Ultimate Muscle… Ce dernier n'est pas inconnu dans le domaine des séries d'actions. Le Character Design est assuré par Hisashi Kagawa, qui a travaillé sur Toriko. On retrouve également Junichi Hayama en responsable de l'animation, animateur connu pour avoir officié sur Hokuto no ken 2 - Ken le survivant -, les OVAs de Jojo's Bizarre Adventure, Sakigake !! OtokoJuku…


Deux jeunes catcheurs professionnels, Naoto Azuma & Takuma Fujii font parties de la "Pro Wrestling Jipang", une petite équipe de catch, jusqu’à ce qu’elle soit écrasée par Yellow Devil, un membre de l'organisation criminelle qui est derrière la fédération "Global Wrestling Monopoly". Pour planifier leur revanche, Azuma a suivi un entraînement intensif devenant ainsi le nouveau Tiger Mask, tandis que Takuma est entré dans la dangereuse organisation The Tiger’s Hole contrôlé par Miss X, devenant Tiger the Dark…

Un orphelinat abandonné… 
Clin d'oeil aux anciennes séries de Tiger Mask.

Générique original remit au goût du jour, organisation secrète The Tiger's Hole, The Yellow Devil… Des noms et des sonorités familières qui résonnent à l'oreille des connaisseurs de l'univers de Tiger Mask. Seul changement au tableau le méchant gentleman Mister X a troqué sa place avec l'époumoner Miss X. Dans ce premier épisode, il est donc question de vengeance. Daisuke Fujii maître de Naoto Azuma et père de Takuma Fujii, a été grièvement blessé lors de son affrontement contre les catcheurs Yellow Devil & Odin. Les deux jeunes hommes entreprennent alors un entraînement rigoureux chacun de leur côté, l'un deviendra Tiger Mask alors que l'autre rentre dans l'organisation The Tiger's Hole dirigée par Miss X pour incarner Tiger The Dark.
    
Ce premier épisode comporte quelques
Harmony Cel.

Avec ce premier épisode, Tôei Animation produit une oeuvre virile inscrite dans les Seventies. Le trait des différents protagonistes sont rugueux, le graphisme n'est pas plus doux que celui des précédentes séries. Rien de tel qu'un vieux trait bien raide et gras pour donner le sens du style et une impulsivité à l'écran, d'autant que ce Tiger Mask W nous offre ici et là des Harmony Cels.



La violence graphique, marque de frabrique de la série, est présente amenant son lot de gerbes de sang à l'écran, d'entraînements terrifiants en montagne et de combat à main nue contre des ours !. Les affrontements entre les différents catcheurs sont bien chorégraphiés, nous sommes loin de l'honteux Abarenbou Rikishi !! Matsutarô adaptation d'un manga de Tetsuya Chiba (Ashita No Joe) sur le sumo où Tôei Animation avait offert aux spectateurs le zéro de l'animation...

Le générique de fin de Tiger Mask W rend hommage à la première série datant de 1969, son aspect au fusain, si particulier raide et abrupte s'accomode parfaitement avec les nouveaux protagonistes de cet opus.

  

La force de ce premier épisode est indéniablement son aspect rétro & kitch à souhait. Tiger Mask W est une oeuvre pour salary man quarantenaires qui n'en ont rien à faire des modes éphémères d'Akihabara, leurs préférant les ré-interprétations décomplexées des mythes de cette industrie du divertissement qu'est devenue l'animation japonaise... Pour l'instant cette série s'inscrit comme la petite surprise de l'automne 2016, en espérant bien évidement que les aventures de Naoto Azuma continuent à tenir la corde du ring…

jeudi 28 juillet 2016

Les pionniers de l'animation japonaise moderne : Tôei Animation, l’âge d’or des films d’animation



A la fin des années cinquante, Tôei Animation se donne pour objectif de devenir "le Disney de l'Orient" en réalisant des films d'animations de grande qualité. Plusieurs jeunes animateurs de l'époque comme Rintarô, Hayao Miyazaki ou encore Isao Takahata font ainsi leur première expérience dans l'animation en participant ou en réalisant des long-métrages qui deviendront mythiques au fil des années...

En 1956, le studio d’animation de Tôei Dôga - le nom "Tôei" provient de la contraction de "kyô Eiga Haikyu" : Tôkyô Film Distribution Company qui est le nom initial de l'entreprise - a l’ambition de devenir le « Disney de l’Orient ». Pour cela, il rachète le studio Nichidô Eiga-sha (anciennement Nippon Dôgasha (1), fondé en 1945), les fondateurs du studio sont Taiji Yabushita (2) et Sadao Tsukioka (3) tandis que le rôle de Président Directeur Général (shashô) sera assuré par Hiroshi Ôkawa. Tôei Animation sort une série de longs-métrages, adaptés de préférence de grands classiques, et en rassemblant pour ce faire les talents les plus imaginatifs de l’époque. Avec ces réalisations, ils créent le modèle du "manga eiga" qui sera repris plus tard par d'autres studios, notamment le studio Ghibli.
 
Le graffiti du chaton.
La première réalisation du studio sort le 13 mai 1957 et c'est un court métrage de 13 minutes nommé Ko neko no rakugaki (Le Graffiti du chaton). On retrouve dans l’équipe de réalisation Yasuji Mori (4) qui cumule la fonction de directeur technique et d'animateur clé, et Yasuo Ôtsuka (5) qui débute sur cette œuvre. Ce premier essai sera suivis le 9 avril 1959 de Ko neko no studio, un second court métrage réalisé à nouveau par Yasuji Mori.

Le 22 octobre 1958 le studio d’animation sort le premier long métrage en couleur de l’archipel avec Hakuja-den (La légende du serpent blanc), d'une durée de 78 minutes. Ce film réalisé par Taiji Yabushita est d'une telle ampleur que Tôei Animation doit engager une masse de main d’œuvre pour en venir à bout; parmi ces nouveaux arrivants, on trouve d'ailleurs un certain Rintarô (6). Le film totalise plus de 50 000 dessins et le budget est très largement dépassé mais le résultat est à la hauteur des moyens engagés dans sa production, qui se révèle aussi extrêmement formatrice pour les animateurs de Tôei Animation. Le long métrage remportera le prix Mainichi en 1959 (7).


Les employés de Tôei Animation pendant la production de
Hakuja-Den - La légende du serpent blanc.

L’histoire se déroule dans la Chine ancienne. Un jour, un petit garçon du nom de Xu Xian achète au marché un petit serpent blanc. Mais ses parents ne voulant pas le garder, il doit se résigner à le relâcher. Quelques années plus tard, l'enfant est devenu un jeune homme, tandis que le reptile refait son apparition sous la forme d'une élégante princesse du nom de Bai Niang. Cette dernière va se mettre à la recherche de son ancien propriétaire, ils tombent amoureux l'un de l'autre, et ensemble ils affronteront de nombreuses épreuves dont un puissant bonze chasseur de fantômes. Durant leurs aventures, ils sont aidés par un petit panda doté d’une incroyable force et d'un chat intrépide, ainsi que d'une bande de petits animaux patibulaires qui soutiennent leur cause.

Affiche de La Légende du Serpent Blanc - Hakuja-Den.

Affiche Américaine de
 Sarutobi Sasuke, le jeune ninja.
Les studios Tôei Animation sortent ensuite le 25 décembre 1959 sur grand écran Shônen Sarutobi Sasuke (Sarutobi Sasuke, le jeune ninja), d'une durée de 83 minutes et réalisé par Taiji Yabushita et Akira Daikuhara (8). Le petit Sasuke, fils rebelle d'un grand ninja au code de conduite rigide, apprend d’un sage le secret des techniques de combat qui pourront l'aider à libérer la population soumise au joug du Seigneur de Feu...

Un an plus tard, le 14 août 1960, est distribué dans les salles Saiyûki (9) (Voyage en Occident), d'une durée de 88 minutes, et dirigé par Osamu Tezuka, Taiji Yabushita & Daisaku Shirakawa (10). Comme son nom l'indique, il est inspiré de la très célèbre légende du voyage du moine Genjô Sanzô en Inde afin de retrouver la source des enseignements du Boudha; il sera accompagné dans ses pérégrinations par trois compagnons, eux-même des monstres qui ont fait voeu de lui prêter assistance pour rapporter en terre sacrée les Sutra, les fameux rouleaux qui détiennent des textes sacrés Bouddhistes : le singe Son Goku, Cho Hakkai le cochon et le démon Sa Gojô...


Affiche de Saiyuki -
Voyage en Occident.
Le 19 juillet 1961 sort Anju to Zushiomaru (Anju et Zushiomaru), nouveau film d'une durée de 83 minutes. Le long-métrage est réalisé par Taiji Yabushita et co-réalisé avec Yûgo Serikawa (11), et Isao Takahata y fait ses débuts comme assistant réalisateur. Le film est tiré de l’œuvre Sansho Davo de Mori Ogaï, spécialiste de l’ère Meiji de la fin du XIXéme siècle. Le roman avait déjà était adapté en film par le réalisateur Kenji Mizoguchi.
 
Au XIème siècle dans le Japon médiéval, Anju et Zushiomaru sont les enfants du gouverneur Putsu tombé en disgrâce pour avoir favorisé des paysans. Il est forcé à l'éxil, et sa femme et ses enfants décident de le rejoindre six ans après, mais seront capturés par des marchands d’esclaves en cours de route. Leur mère est vendue comme courtisane sur l’île de Sado tandis que les enfants sont envoyés vers la province de Tango. 10 ans après ils s’enfuient et vont essayer de délivrer leur mère.

Cette oeuvre sera ensuite renié par une grande partie de ses animateurs à cause de son message politique, très conservateur.

Anju to Zushiomaru.

Suivent deux courts-métrages avec d'abord en octobre 1961 Nezumi no yomeiri (Le mariage de la souris), d'une durée de 13 minutes animé par Yasuji Mori, on note aussi la participation de Rintarô. Puis le 19 juillet 1962 suit Mogura no Motoro (Motoro la taupe), d’une durée de 15 minutes.

Le Mariage de la Souris.
Arabian night Sindbad no bôken (les milles et une nuit - les aventures de Sinbad) (81 minutes) est diffusé dans les salles obscures nippones le 25 août 1962, et réalisé par Taiji Yabushita et Yoshio Kuroda (12). Il s’agit de la transposition animée des aventures du célèbre marin Sinbad traversant les mers du sud. Rappelons quand même au passage qu'à l'origine Sinbad ne fait pas partie des Contes des Mille et une Nuits mais qu'il s'agit d'un amalgame des premières traductions occidentales ! Cette oeuvre est également co-signé par Osamu Tezuka.


Affiche de Arabian night Sindbad no bôken
les milles et une nuit - les aventures de Sinbad.

Wankapu ôji no orochitaiji (le prince garnement et la grande Hydre) sort le 24 mars 1963 et dure 85 minutes. Réalisé par Yugo Serizawa, un important réalisateur des années soixante & soixante dix, avec Isao Takahata qu'on retrouve assistant réalisateur.

Affiche de Wankapû ôji no orochitaiji
Le prince garnement et la grande hydre.
Ce long-métrage est surtout une première dans l’animation Japonaise, il voit en effet la création d'un poste qui deviendra particulièrement important dans l'industrie au Japon, il s’agit du directeur de l’animation : Son rôle consiste à superviser les plans du film pour que les dessins des personnages soient cohérents d’une scène à l’autre. Yasuji Mori est donc le premier animateur à être crédité en tant que directeur de l'animation - les années suivantes, il sera remplacé par Yôichi Kotabe (13) qui pour l'instant débute en tant d'assistant animateur auprès de Yasuji Mori sur ce film; ses suggestions sont à l'origine de la création du cheval blanc du héros.

Inspiré des mythes fondateurs de l'Archipel Nippon, l'histoire du film raconte comme à la mort de sa mère Izanami, le valeureux Susano entreprend un long et dangereux voyage qui le fera affronter le terrifiant serpent à huit têtes Yamata no Orochi.

Cette oeuvre reste une des plus grandes réussites des films de Tôei Animation et remporte le prix Mainichi la même année que sa diffusion en salle.

Affiche Américaine de Wankapû ôji no orochitaiji
Le prince garnement et la grande hydre. Distribué aux Etats-Unis par Columbia Pictures
Wan Wan chushingura (Le trésor des joyeux serviteurs canins) - le 21 Décembre 1963 - de Daisaiku Shirakawa, d'une durée de 81 minutes. Troisième collaboration (et dernière) d'Osamu Tezuka (14). Insatisfait de son travail dû aux limitations qui lui sont imposées, l'auteur décide de quitter le studio d'animation, . L'histoire est l'adaptation des 47 Ronins version cannine ... Il s’agit aussi de la première œuvre où Hayao Miyazaki travaille comme intervalliste juste quelques mois après son embauche au sein de Tôei Animation.

Wan Wan chushingura
Le trésor des joyeux serviteurs canins

1964, le studio change de Président Directeur Général, Kishirô Yamazaki remplace Hiroshi Ôkawa, qui devient « président honoraire » (Kaichô).

Affiche Gulliver no uchû ryôkô
les voyages spatiaux de Gulliver.

Une grève éclate quelques mois plus tard et entraine un blocage général de l’entreprise. La raison principal du mouvement est le sous paiement des animateurs travaillant sur des grosses productions, et un jeune homme du nom de Hayao Miyazaki prend en particulier la tête des grévistes avant de devenir le secrétaire générale des travailleurs avec Isao Takahata qui devient vice-président du syndicat. C’est à cette époque que Hayao Miyazaki rencontre sa future épouse Akemi Ôta.

Gulliver no uchû ryôkô (les voyages spatiaux de Gulliver) arrive dans les salles obscures le 20 mars 1965. D'une durée de 80 minutes et réalisé par Yoshio Kuroda, on y retrouve Hayao Miyazaki en tant qu’animateur. Inspiré des histoires de Sir Jonathan Swift racontant les voyages de Lemuel Gulliver qui rencontrera le peuple minuscule des Liliputiens, celui des géants Brobdingnag, et le peuple d’êtres chevalins mais intelligents, les Houyhnhnm, qui vivent dans la cité volante de Laputa.


Cyborg 009 adapté le 21 juillet 1966 au cinéma. Ce manga  signé Shôtarô Ishinomori, ancien disciple d'Osamu Tezuka  du temps de Tokiwasô et auteur des célèbres licences de Tokusatsu Kamen Rider et de Kikaider 01.

Dans le but de conquérir la planète Terre, l'organisation mafieuse Black Ghost enlève neuf humains afin de les transformer en être cybernétique dévolus à leurs desseins machiavélique. Chaque membre vient d'un pays différent, et chacun est doté d'un pouvoir particulier... Mais les neuf individus se rebellent contre leur créateur et vouent alors leur destinée à détruire toutes les créations diaboliques de Black Ghost.

Pour l'anecdote, ce long-métrage est découpé en plusieurs segment en France entre le 26 avril 1967 et le 7 février 1967 dans les actualités Éclair- Le Journal des Actualités Pathé.

Affiche du premier long-métrage de Cyborg 009.

Affiche de Shônen Jack to mahô-tsukai
Jack et la sorcière
Le 19 mars 1967 sort Shônen Jack to mahô-tsukai (Jack et la sorcière), d'une durée 100 minutes, de Taiji Yabushita. Jack est un enfant rejeté. Un jour alors qu’il passe devant un bois, il rencontre une mystérieuse petite fille du nom de Kiki, qui pilote une sorte d’hélicoptère. Jack l’accompagnera dans le château du diable. Arrivé là-bas, il découvre une machine construite par un esprit maléfique. La petite fille se transforme alors en sorcière, et Jack essaie de s’échapper mais son ami Chuko est victime de la machine infernale...

Un deuxième long-métrage de Cyborg 009 apparaît sur grand écran le même jour, sous le titre Cyborg 009 kaiju senso (La Guerre des Monstre), d’une durée de 60 minutes.

Hyokkori hyôtan-jima (Les mille et une aventures de l'île calebasse) sort dans les salles obscures le 21 septembre, pour une durée de 61 minutes. Le metteur en scène sera Taiji Yabushita, adaptation du feuilleton télévisé de marionnettes écrit par Hisashi Inoue (15) diffusé entre 1964-1969, véritable phénomène chez les enfants au Japon.

À cause d'une éruption volcanique, une île se détache du Cap Hyotan; hélas pour eux, un professeur et ses cinq enfants habitent malheureusement sur ce bout de terre, et suite à cette catastrophe naturelle ils seront confrontés à des pirates, à des chasseurs de prime volant et d’autres personnages extravagants...

Affiche Américaine de Andersen monogatari
  Les contes d’Andersen

Le 19 mars 1968 sort Andersen monogatari (Les contes d’Andersen) de Kimio Yabuki (16) qui reçoit pour ce long-métrage le prix de l'éducation de la jeunesse. D’une durée de 80 minutes, ce long métrage raconte l’histoire du jeune Hans Christian Andersen, un garçon doté d’une grande fantaisie. Il rend visite au seigneur de Sogni, qui l’emmènera faire un voyage en calèche à travers un monde onirique. Suite à un accident, ils rencontreront une pauvre fillette qui vend des allumettes. Cette dernière rencontre l'inspirera une fois adulte pour un de ses plus célèbres contes...

Le 21 juillet de la même année sort un autre long métrage, Taiyô no ôji Horus no daibôken (Horus prince du soleil) d’une durée de 82 minutes. Réalisé par Isao Takahata et supervisée par Yasuo Ôtsuka, le personnage d’Hilda sera dessiné par Yasuji Mori. L’histoire du premier long métrage de d'Isao Takahata est inspirée d’une pièce de théâtre marionnette de Kazuo Fukazawa, basé sur des légendes et le folklore Aïnou.



L’intrigue se déroule dans les temps anciens, alors que les hommes du Nord vivent encore sous le joug de créatures maléfiques. Le jeune Horus mène une existence calme en compagnie de son père et de son compagnon de jeu Koro, un ourson, jusqu’au jour où il est attaqué par une horde de loups sauvages. Horus est secouru par le géant de pierre du nom de Moog, et en aidant à son tour le colosse, le jeune homme se voit confier une épée qui fera de lui, lorsqu'il sera en mesure de l'utiliser, le prince du Soleil. Il devra s’en servir contre le démon Grunwald ...

Cette oeuvre est un échec au box-office au Japon. Yasuo Ôtsuka décide de quitter de Tôei Animation à cause de l’ambiance tendue pendant la réalisation de ce long-métrage pour rejoindre « A Production » studio associé avec « Tôkyô Movie ».

Affiche de Taiyô no ôji Horus no daibôken
Horus Prince du soleil.

En mars 1969, le premier Tôei Manga Matsuri (festival du manga) a lieu. Le studio sort deux fois par an, le printemps et l’été, des moyens-métrages sur des séries ayant eu du succès à la télévision au cours de l’année; les films ont toujours a peu prêt la même durée soit 30 à 45 minutes par film, pour une seule séance de cinéma on visionne quatre à cinq films différents à la suite.

Tôei Animation décide aussi de changer d’orientation pour ses films d’animation, c’est alors qu’ils proposent dans le cadre du « manga eiga » des films au style très « Disneyen ».

Affiche de Nagagutsu wo haita neko
le chat botté.

Nagagutsu wo haita neko (le chat botté) sorti le 18 mars 1969, est réalisé par Kimio Yabuki; Yasuji Mori qui sera à l’origine du design du chat « Pero ». On retrouve dans l'équipe technique du film Yasuo Ôtsuka, Hayao Miyazaki quant à lui sera promu animateur clé, et il travaille avec sa femme Akemi Ôta sur ce long métrage.

Au vu du succès du film, qui devient un classique au fur et à mesure des années, le chat Pero incarne l’emblème du studio d’animation de
Tôei Animation - le nom de l'héroique félin provenant de celui de Charles Perrault, dont le conte sert de base dans ce long métrage où l’humour est prédominant. Le chat Pero banni par les siens pour avoir sauvé une souris se retrouve poursuivi par trois ninjas. Il trouvera refuge chez un jeune paysan du nom de Pierre, qui est persécuté par ses deux frères aînés. Le jeune homme décide donc alors de partir avec Pero pour des aventures mouvementées..
Logo du studio Tôei Animation avec comme mascotte Pero.






Le 20
Affiche de Sora tobu yûreisen
Le vaisseau fantôme volant
juillet de la même année sort dans les salles obscures Sora tobu yûreisen (Le vaisseau fantôme volant) tiré d'un manga de Shôtarô Ishinomori.  


Réalisé par Hiroshi Ikeda (Ôkami shônen Ken, il réalise également certains épisodes sur Mahô-Tsukai Sally - Sally, la petite sorcière). Toujours en compagnie de sa femme Akemi Ôta, Hayao Miyazaki est ici animateur, il anime d'ailleurs la scène de destruction de Tôkyô par le robot.

Un jeune garçon, Hayato, perd ses parents suite aux attaques d’un mystérieux navire fantôme qui détruit les pétroliers et autres navires mais aussi d'un robot en forme de golem qui s’attaque aux villes. Le jeune garçon accompagné de son chien fera la connaissance d’une jeune fille et ils seront aidés par un mystérieux capitaine masqué à l'aide d’un crâne humain; avec son trois mat flottant dans les airs, il aidera l’enfant à combattre contre une organisation secrète...




Affiche de Chibikko Remi to meiken kapi
Le môme Remi et son fidèle chien Kapi
Le 13 mars 1970 sort sur les écrans Nippons Chibikko Remi to meiken kapi (Le môme Remi et son fidèle chien Kapi), 81 minutes, de Yugo Serikawa. Première adaptation animée de l’œuvre d’Hector Mallot, autre que la série télévisée du studio TMS.

Rémi, enfant adopté par les Barberins, sera vendu par son père adoptif à Vitalis artiste itinérant parcourant la France avec sa bande d’animaux. Il retrouve sa mère qu’il croyait morte...

Kaitei 3-man miles (3000 lieues sous les mers), film réalisé par Takeshi Tamiya (réalisateur de Ôkami shônen Ken, producteur de Lodoss To Senki - Les chroniques de la guerre de Lodoss) sort le 19 juillet, dure 60 minutes et propose une nouvelle adaptation d'un manga de Shôtarô Ishinomori.

Le jeune Isamu et son fidèle guépard Cheetah se sont embarqués dans le vaisseau submersible qu’a construit son père pour explorer les fonds marins. Il fera connaissance de la belle princesse Angela, qui est l’héritière d'un empire sous-marin. Isamu devra la défendre du perfide Magma 7.

Affiche de Kaitei 3-man miles - 3000 lieues sous les mers.
Affiche de Dobutsu Takarajima
les Joyeux Pirates de l'île au trésor.


Sort ensuite le 20 mars 1971 Dobutsu Takarajima (les Joyeux Pirates de l'île au trésor). Ce film d’une durée de 78 minutes sera pour certains le dernier grand long métrage de l’âge d’or de Tôei Animation. Il est réalisé par Hiroshi Ikeda, tandis que les musique sont composées par Naozumi Yamamoto (La Marque du Tueur de Seijun Suzuki); Hayao Miyazaki est quand à lui animateur. Ce long-metrage reprend la trame du roman de Robert Louis Stevenson en l’adaptant librement.

Le jeune Jim trouve la carte du capitaine Flint qui mène à l’île au trésor. Il décide alors de quitter son auberge pour partir à l’aventure avec ses amis dans une embarcation de fortune, mais sur sa route il fera la connaissance de la ravissante Cathy et du terrifiant pirate Long John Silver qui veut à tout prix posséder le merveilleux trésor de Flint … Cette œuvre est ponctuée de chansons, lui donnant un aspect de comédie musicale.


Le 18 juillet de la même année sort Ali Baba to yonjuppiki no tozoku (Ali Baba et les 40 voleurs), d'une durée de 55 minutes. Hayao Miyazaki participe à l’animation. L’histoire reprend le célèbre conte des Milles et une Nuit.

Affiche de Ali Baba to yonjuppiki no tozoku
Ali Baba et les 40 voleurs

Un acteur majeur de l’entreprise décède le 17 aoùt : Hiroshi Ôkawa, l’homme qui voulait concurrencer les studios Walt Disney en Asie en réalisant des longs-métrages de qualité. Après cette épreuve la société change peu à peu l’orientation du studio d’animation. Jusqu’au début des années 70 Tôei Animation sort plus de 19 films; un véritable défi, mais malheureusement, des grands noms du studio partent comme Isao Takahata, Hayao Miyazaki, Yôchi Kotabe pour rejoindre Yasuo Ôtsuka et « A Production » pour cause de désaccord avec la nouvelle politique de mettre en priorité la production animé à la télévision plutôt que les longs-métrages d’animation de qualité.

Hiroshi Ôkawa, président de Tôei Animation.

Nagagutsu sanjûshi.

En 1972, le 18 avril sort sur les écrans Nagagutsu sanjûshi. Il s’agit du deuxiéme long-métrage de 53 minutes qui met en vedette l’emblème du studio de Tôei Animation, je parle bien évidemment de Pero qui devient mousquetaire le temps d’un film.

Un nouveau film de Yugo Serikawa arrive sur les écrans le 17 mars 1973 avec Panda no daibôken, d'une durée de 50 minutes, ou l'on retrouve Yasuji Mori. On suit les péripéties d’un petit panda et de ses amis animaux.

Ce film sera le dernier de Yasuji Mori au sein de Tôei Animation. Il quitte le studio deux jours avant la sortie de ce long métrage, comme ses anciens compagnons ou élèves, Hayao Miyazaki, Isao Takahata ou encore Yasuo Ôtsuka. Comme eux il n'est pas d’accord avec la nouvelle politique du studio, de plus en plus commerciale, et il rejoint le studio Zuiyô (17).

Panda no daibôken
Les aventures de Panda

Affiche de
le tour du monde
du chat botté en 80 jours.
Le chat botté revient dans un troisième film Nagagutsu wo haita neko 80 nichikan sekai isshu (le tour du monde du chat botté en 80 jours) le 20 mars 1976. Adapté d’après l’œuvre de Jules Verne, ce film fera une durée de 68 minutes : Suite à un pari, le chat Pero part faire le tour du monde en compagnie de son ami, mais ils seront suivis par les trois chats ninjas...

A ce stade la plupart des figures emblématiques de l'âge d'or des films de Tôei Dôga sont partis, cette époque où Tôei Animation veut devenir "le Disney de l'Orient" jette ses derniers feux avant de s'éteindre naturellement... Le studio connait toutefois une dernière résurgence quelques années plus tard en 1979 avec Tatsu no ko taro (Taro l'enfant-dragon). Dans l'espoir de relancer la machine, Tôei Animation va jusqu'à inviter Yôichi Kotabe & Isao Takahata (le film est basé sur une ancienne idée qu'il avait suggéré plusieurs années auparavant) à participer au projet - mais en vain dans le cas de ce dernier, déjà pris par d'autres engagements. Le film est finalement réalisé par Kirio Urayama, et la direction artistique est assurée par Isamu Dota.

Affiche de Tatsu no ko taro - Taro l'enfant-dragon.


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(1) Nippon Dôgasha, studio fondé en 1945 par trois grands nom de l’animation d’avant-guerre : Yamamoto « Sanae » Zenjirô, Masaoka Kenzô & Murata Yasuji.

(2) Taiji Yabushita, grand réalisateur de « l’âge d’or de Tôei » et cô-fondateur du studio avec Sadao Tsukioka. Il participe à la plupart des grands films de l’âge d’or, et travaille également sur des séries télévisées comme Ôkami shônen Ken, Uchû patron Hopper

(3) Sadao Tsukioka est cô-fondateur du studio Tôei Animation avec Taiji Yabushita, il participe à certains films de l’âge d’or avant de partir chez Mushi Production.

(4) Yasuji Mori est l’un des initiateurs de l’âge d’or des studios Tôei Animation; il commence sa carrière en 1948 au sein de Nippon Dôgasha à l’âge de 23 ans sur Tora-chan to hanayome. Il est le maître de nombreux réalisateurs / animateurs reconnus aujourd’hui comme Hayao Miyazaki, Isao Takahata ou encore Yasuo Ôtsuka.

(5) Yasuo Ôtsuka travaille pour Tôei Animation qu’il quitte en 1968 pour A production, bientôt rejoint par ses deux amis Isao Takahata et Hayao Miyazaki pour produire notamment les court métrages Panda Ko panda, ensuite il participe aux séries et films de TMS dont Lupin III : Cagliostro no Shiro - Lupin III : Le Chateau de Cagliostro. Il est l'un des fondateurs d’un studio rattaché à Tôkyô Movie Shinsha : Telecom Animation. Dans les années 80, il se met en retrait du monde de l’animation, préférant former les jeunes animateurs

(6) Rintarô est l'un des vétérans de l’animation japonaise. Après Hakuja-den il rentre chez Mushi Production, studio d’Osamu Tezuka, où il travaille sur des courts métrages et des séries télévisées. Après la faillite de Mushi Production il devient freelance en 1971, et réalise de nombreuses séries et films chez Tôei Animation. Dans les années 90 il travaille essentiellement avec le studio Madhouse, pour lequel il réalise de nombreux films dont Metropolis ou encore la nouvelle série d’OVA d’Herlock (Albator, le corsaire de l'espace) : Space pirate captain Herlock - The Endless Odyssey.

(7) Les Prix du film Mainichi sont des prix décernés par le quotidien Mainichi Shimbun (Journal de tous les jours), en coopération avec le journal sportif Sports Nippon Newspaper.

(8) Akira Daikuhara, grand animateur du studio Tôei Animation, participera aux nombreuses productions de l’âge d’or du studio

(9) Pour plus d’information voir Partie dossier Mushi Production.

(10) Daisaku Shirakawa, réalisateur avec Kimino Yabuki de Shônen ninja kaze no Fujimaru tiré d’un manga de Shitarô Sanpei.

(11) Yûgo Serikawa est un réalisateur ayant travaillé principalement pour Tôei Animation; il participe à de nombreuse série télévisé dont la première du studio Ôkami shônen Ken mais également à Calimero en 1972 sans oublier Mazinger Z, Jetter Mars.

(12) Yoshio Kuroda commence sa carrière chez Tôei Animation en participant à des films et séries télévisée dont Ôkami shônen Ken. En 1974, il rentre chez le studio Zuiyô qui deviendra un peu plus tard Nippon Animation, où il travaille sur les premières World Master Theater (Sekai meisaku gekijo) comme Alps no shôjo Heidi (Heidi), Flanders no inu (Le Chien des Flandres) série dont il est réalisateur, puis il continue à participer sur énormément de Meisaku - World Master Theater.

(13) Yôichi Kotabe travaillera sur la plupart des Manga Eiga de Tôei Animation, puis il partira avec ses deux compagnons d’époque Hayao Miyazaki et Isao Takahata pour TMS où il participe sur Panda ko panda, et Nippon animation où il élabore les personnages de Alps no shôjô Heidi (Heidi). Actuellement il travaille souvent pour la compagnie de jeu-vidéo Nintendo, notamment sur Pokemon ou encore des titres comme Legend of Zelda, Super Mario World.

(14) Pour plus d’information voir Partie dossier Mushi Production

(15) Hisashi Inoue, scénariste sur les Moomins, (Tôkyô Movie / Mushi Production), Nagagutsu o haita neko (le chat botté) de Tôei Animation, il écrit les paroles pour la première série télévisé de Himitsu no Akko-chan (Caroline) mais il est également écrivain de pièce de théâtre célèbre comme Yabuhara Kengyo-, Ame (La pluie), Kesho- (Maquillages) mais surtout son plus grand succès Nihonjin no heso (Le nombril des Japonais).


(16) Kimio Yabuki sera un des nombreux réalisateurs de Ôkami shônen Ken; il participe à la série Ikkyû-san et réalisera The kabocha wine (Mes tendres années).

(17) Pour plus d’information voir Partie dossier le studio Zuiyo / Nippon Animation.